La baleine bibliothèque

« C'est pas l'homme qui prend la mer, C'est la mer qui prend l'homme, ta-ta-tin ».

Connaissez-vous le métier de facteur des mers ? C'est un travail peu ordinaire où un petit matelot sur sa barque distribue le courrier aux marins naviguant, aux habitants de petites îles reculées et aux gardiens de phare. Cet emploi aux Postes Maritimes devient extraordinaire quand le jeune moussaillon rencontre et se lie d'amitié avec une baleine experte en littérature. Il paraît même que dans le ventre de cette dernière abriterait une bibliothèque !

Zidrou, scénariste reconnu ou Shi et Les beaux étés parmi d'autres, propose cette fois un récit tendre aux confins du fantastique mettant en scène un mammifère marin comme personnage principal. À la manière d'un Pinocchio qui était, certes, plus malchanceux dans sa relation avec Monstro, le postier entre dans les entrailles de la bête et y découvre un monde onirique et pacifique. À travers cette fiction, l'auteur souhaite transmettre le plaisir de la lecture au plus grand nombre, ce moment d'évasion où tout semble possible.

Judith Vanistendael (Les deux vies de Pénélope) opte pour des aquarelles très douces et le bleu dans toutes ses déclinaisons comme couleur prédominante dans cet univers maritime. Le jeu des dimensions est parfaitement maîtrisé en réussissant à faire côtoyer une baleine, animal imposant, et un être humain dans les mêmes cases d’un album. Le dessin, seul, suffit sur de nombreuses pages à faire avancer l'histoire et invite le lectorat à s’émerveiller et contempler l'univers poétique de ce joli conte.

La baleine bibliothèque se veut une histoire tout public tout en proposant un double niveau de lecture. Ceux-ci invitent les plus jeunes à suivre les aventures surnaturelles du petit facteur et son affection peu commune envers un cétacé, quand les plus grands auront une réflexion sur la nécessité d’acquérir des bouquins et autres journaux. À l’heure du tout numérique, ces derniers seront peut être dans un avenir proche, des « espèces » en voie de disparition !

Moyenne des chroniqueurs
7.0