L'émouvantail 4. L'oiseau bohème

F lânant dans la forêt, l’épouvantail aperçoit une « cabane sur roues » envahie par la végétation. Curieux, il y pénètre et, en farfouillant, découvre une drôle d’invention pourvue de cordes. Son doigt les frôle. Dzing ! Un son, suivi d’un écho. Encore un bruit et, aussitôt, son double. D’où vient-il ? Pas de Petit Oiseau apparemment. Enfermé dans une cage, c’est un volatil chamarré qui répond par trilles aux notes égrenées. Hélas, ce qu’il chante reste incompréhensible. Mais peut-être qu’en l’accompagnant sur l’instrument…

Dans ce quatrième album, Renaud Dillies offre une nouvelle partition des plus poétiques pour évoquer, cette fois, le langage de la musique, merveilleux vecteur d’émotions, ainsi que l’importance de la liberté. Son héros de paille au grand cœur apprend également qu’entrer en communication réclame un effort, nécessaire pour apprivoiser l’autre par le biais des mots ou – ici - d’une mélodie et approcher au plus près son ressenti. La simplicité apparente du propos et la naïveté enfantine des personnages n’empêchent nullement la profondeur, au contraire, si bien que petits et grands pourront goûter, chacun à leur niveau, à la tendre philosophie sous-jacente. Le plaisir se retrouve également dans le dessin expressif et au cachet si singulier que viennent joliment rehausser les couleurs de Christophe Bouchard.

Quel bel air recèle cet Oiseau bohème, qui confirme toutes les qualités de L’émouvantail. À lire, sans modération.

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Moyenne des chroniqueurs
6.0