L'homme de l'année 17. 1975 - Le dernier pilote américain…

A lors qu'il passait du bon temps avec une fille de joie, Moïse, un pilote d'hélicoptères en charge des missions spéciales pour la CIA, voit des explosions déchirer le ciel étoilé de Bien Hao. Violente façon de fêter ce nouvel de 1975 ! Son prochain objectif sera justement d'aller à Saïgon avec un collègue pour y amener une délégation internationale dépêchée pour enquêter sur ces bombardements. D'autres désordres surviennent et les deux compères comprennent alors qu'une ville toute proche vient de tomber face aux troupes du Nord. Les années tranquilles et riches de petits trafics sont terminées pour eux : les États-Unis et le Sud Vietnam sont en train de perdre l'avantage sur les communistes, il faut évacuer les étrangers.

Depuis quelques albums, Jean-Pierre Pécau écrit tous les scénarios de la fresque. L'intérêt de l'intrigue ne saute pas de suite aux yeux. Ce tome dix-sept vaut effectivement pour sa bonne gestion du rythme, crescendo et tendu. Quelques clins d'œil à des classiques cinématographiques (Apocalypse Now, Voyage au bout de l'Enfer ou encore Las Vegas Parano) ajoutent une touche plus légère dans cette lourde situation éminemment politique. Là où le bât blesse, c'est dans l'absence de contextualisation : le lecteur est plongé directement dans la période trouble, sans explication des tenants et aboutissants, pourtant essentiels ici. Les nombreux acronymes, surnoms et noms propres non explicités ne facilitent pas la tâche. Dommage, c'est là le cœur de l'histoire. De ce fait, la lecture tient plus du récit d'aventure dramatique que de la réelle critique. Son héros est peu développé car il incarne le comportement général des occidentaux, pris dans cette tourmente.

Première participation dans la série pour Daniele Fabiani qui possède un style dans la lignée des opus précédents : classique et réaliste. Quelques petites erreurs de posture n'entachent pas l'impression globale de qualité, correcte.

Pas de scoop dans cet épisode moyen : la guerre, c'est moche. Cet Homme de l'année ne restera pas dans les annales mais il se lit sans déplaisir.

Moyenne des chroniqueurs
5.0