Robilar ou le Maistre Chat 2. Un ogre à marier

S ’étant vengé de ceux qui l’avaient maltraité, Robilar est devenu le chambellan d’un ogre et coule des jours heureux en son fief. Tout irait pour le mieux si son nouveau maître n’était pas aussi affligé par sa solitude. Le mal défini, le matou en imagine le remède : un concours entre princesses avec, pour prix, un baiser du géant et, accessoirement, la promesse d’une union. Aussitôt, la crème des dames alentour rapplique au château : cinq prétendantes qui ne tardent guère à se crêper le chignon, y compris par animaux de compagnie interposés. Le match s’annonce serré… À moins qu’arbitrage et marchandage ne fassent bon ménage.

Si l’amour n’est pas dans le pré, peut-être se trouve-t-il au château ? À condition, bien évidemment, de remporter quelques épreuves, telles celles concoctées par David Chauvel dans ce deuxième tome de Robilar. C’est d’ailleurs sous la houlette de son héros félin que les jeux se font et se défont… ou, plutôt, s’orientent selon une pente qui ne doit rien aux talents respectifs des candidates, mais bien à quelques manigances en coulisses. En bonne parodie des émissions de télécrochet, le récit joue sur la thématique jusqu’au bout, de la confection de pâtisseries à la décoration d’une chambre, en passant par les travaux d’aiguille. Le schéma se répète, sans lasser, tant les caractères des damoiselles valent le détour et que le lecteur se demande comment, au prochain coup, sera remportée la manche sous l’œil niais du ‘bachelogre’. Par ailleurs, en douce, le scénariste avance des pions qui s’invitent dans le dernier tiers de l’album, avant d’offrir un dénouement cocasse, parfaitement au diapason de l’ensemble et marquant encore quelques clins d’œil appuyés sur certaines réalités de notre société. Pour ne rien gâter, le dessin de Sylvain Guinebaud, agrémenté des couleurs de Lou, illustre joliment cette histoire enlevée et réjouit le regard, à la fois par l’expressivité des visages des protagonistes et par la variété des cadrages.

Riche, amusant, Un ogre à marier fait passer un excellent moment et donne furieusement envie de poursuivre la geste de Robilar avec un troisième volet au titre prometteur.

Lire la chronique du tome 1.

Moyenne des chroniqueurs
6.8