Ma voisine est indonésienne

M adame Iriany, de nationalité indonésienne, vit et travaille à Paris comme traductrice depuis plusieurs années. Le week-end. Son passe-temps favori consiste à prendre le train à la découverte des bourgades de l’Hexagone. Ce moyen de transport la fascine. En effet, dans son pays d'origine composé d'une multitude d’îles,, son utilisation reste très rare (environ 2% du trafic de personnes et des marchandises). Chaque nouvelle commune visitée est l’occasion d’approfondir une de ses passions : la littérature de la langue de Molière.

Emmanuel Lemaire termine ici sa trilogie après les découvertes de la ville du plus grand port d’Europe (Rotterdam un séjour à fleur d’eau) et de la cité aux cent clochers (Rouen par cent chemins différents). L’auteur et narrateur de cette histoire est également le véritable voisin de cette touriste au regard acéré sur les us et coutumes de la société française. Le choix de retranscrire ce témoignage en bande dessinée résulte également de la volonté de faire découvrir l’Indonésie et quelques-unes de ses traditions au plus grand nombre. La France n’a pas d’attache ni d’histoire commune avec cet état asiatique.

Le dessin minimaliste en noir et blanc accentue le réalisme de cet ouvrage. Une colorisation en bichromie rouge du personnage principal, tel qu'il apparaît sur des planches additionnelles visibles sur les réseaux sociaux, aurait donné plus de dynamisme et de lisibilité.

Les escapades en compagnie de Madame Hibou - « IBU » se traduisant par Madame en indonésien, invitent à sourire lors des découvertes de la voyageuse. Refermer la dernière page de cet album, donnera peut-être des envies de partir à l'aventure à travers les contrées françaises voire du plus grand archipel du monde, sac sur le dos. En cette période morose, s’évader en lisant est déjà un très bon début !

Moyenne des chroniqueurs
7.0