Tout ce qui reste de nous

Q u’ils puissent être amoureux et déliquescents, qu’ils soient l’énergie pour atteindre les étoiles ou qu’ils apparaissent insignifiants telle une toile d’araignée, les souvenirs remontent le fil de ce qui a été, est ou sera ; et, il y a autant de voyages que de voyageurs.

Après avoir fait main basse sur nombre de prix dont un Eisner Award en juillet 2020 (catégorie Best Publication for Teens) pour Mes ruptures avec Laura Dean, scénarisé par Mariko Tamaki, Rosemary Valero-O’Connell traverse de nouveau l’Atlantique avec Tout ce qui reste de nous édité chez Dargaud.

La jeune auteure hispano-américaine ouvre trois portes sur un futur imprégné par ses émotions et ses interrogations. D’un trait délicat qui emplit harmonieusement tout l’espace qui lui est offert, sans rien de superflu, Rosemary Valero-O’Connell se montre à la fois une dessinatrice qui maitrise son art pour transmettre ce qui lui est important, mais également une conteuse qui sait exprimer la richesse comme la confusion de ses sentiments. Alors, doit-il être vu dans cet album, à l’instar de ce qui est suggéré, une approche spirituelle des questionnements actuels sur le progrès et la fin du monde ? Pourquoi pas ? Mais, il peut être aussi question de mille et une autres choses, à commencer par un exercice cathartique (ce qui se dessine prend sens !) ou une amorce de dialogue avec un lectorat pour qui ces planches aux aplats de pastels effacés sont autant de miroirs dans lesquels se regarder !

Quoi qu’il en soit, celle qui ne cache pas son admiration pour Mariko Tamaki ou Emily Carroll, a désormais trouvé sa propre voie, même si, parfois, elle semble emprunter une route connue à l’Ouest !

Moyenne des chroniqueurs
6.0