Nota Bene 3. La mythologie nordique

A u commencement était le Ginnungagap, chaos d’où apparurent un monde de chaleur et un autre de glace. Partant du centre de ce dernier, douze fleuves s’écoulaient. De la rencontre de leurs eaux avec le feu, naquirent un colosse de givre et une vache. Suivit un premier couple, puis d’autres rejetons et, enfin, Odin et ses frères. Après s’être débarrassés des géants, le trio créa la terre des hommes et s’installa à Asgard, au sommet d’Yggdrasil, l’arbre originel. C’est dans cette forteresse céleste que l’assemblée des dieux partageait le divin hydromel en attendant Ragnarök…

Après deux salves d’anecdotes autour de figures historiques plus ou moins connues, le troisième tome de Nota bene s’intéresse donc à la mythologie nordique. Cette fois encore, il s’agit d’adapter en bande dessinée les vidéos de vulgarisation que Benjamin Brillaud a consacré à ce thème entre 2014 et 2018. Surfant sur l’engouement du moment pour les divinités vikings avec un certain bonheur, cet album constitue une introduction efficace aux sagas nordiques et dont les sources sont mentionnées. Comme dans le précédent volume, le ton se teinte d’humour et l’approche se veut décontractée. Cependant, les bases de cette cosmogonie sont clairement établies.

Convoqués, Odin le borgne et ses animaux de compagnie, Thor et son marteau magique, Loki, ses ruses et sa progéniture monstrueuse, Tyr, Heimdall, Njörd, Freyja, Baldr, Skadi et Hel avancent chacun leur tour sur le devant de la scène, une fois posées l’origine et la géographie de cet univers. Les présentations faites, le vidéaste et Mathieu Mariolle intègrent des épisodes plus spécifiques, narrés au coin du feu, et dans lesquels le maître de l’entourloupe se trouve généralement impliqué, talonné de près par le spécialiste du coup de massue – pour d’autres raisons, quoique… Côté graphisme, les pages dessinées par Christian Paty et coloriées par Joël Odone restent dans la lignée des opus précédents. Le trait semi-réaliste lorgne vers la caricature, l’expressivité est joyeusement soulignée et le découpage, assez aéré, s’avère varié.

Initiation pleine de pep aux mythes des peuples du Nord, ce récit se lit avec plaisir et les amateurs du genre devraient y trouver leur compte.

Lire la chronique du tome 2.

Moyenne des chroniqueurs
6.0