Un autre dessin du monde

P alerme, milieu du xiie siècle. Le géographe arabe Al Idrisi rédige, à la demande du roi de Sicile Roger II, l’un des plus grands traités de géographie du Moyen Âge : La Géographie de l’Occident.
Afin de mener à bien ce grand dessein, la cour entière est mobilisée : scribes, calligraphes, voyageurs et émissaires partis récolter des informations à travers l’ensemble du monde connu.
Ainsi Paul de Balz, troubadour franc, et Aylan, calligraphe berbère, se lancent-ils dans un périple qui, du mont Saint-Michel à Bejaïa, les mènera à observer les oeuvres artistiques et architecturales de leur époque ainsi que les coutumes et les bouleversements du monde médiéval sur les rives de la Méditerranée.
Croisés et sorcières, marins et chevaliers côtoient dans ces planches la tapisserie de Bayeux, la statuaire romane et les fresques des cathédrales, les enluminures ou encore les peintures rupestres.

Mais ce nouveau dessin d’un monde que Roger II rêve tolérant et pacifié, n’est-il pas en train de se craqueler sous les coups des intrigues, au sein même de cette cour de Palerme où se mêlent cultures, peuples et religions ? Dessiner le monde, n’est-ce pas au fond une manière de l’embellir ?