Les schtroumpfs 38. Les Schtroumpfs et le vol des…

O livier a eu l’idée d’inviter les Schtroumpfs pour l’anniversaire du mage Homnibus. Ravi, le Grand Schtroumpf a évidemment accepté, mais un petit problème logistique se pose. Les cigognes qui servent habituellement de moyen de transport sont occupées ailleurs et seulement trois d'entre elles répondent à l'appel. Avec douze places de disponibles, un tirage au sort sera nécessaire afin de désigner les invités à la fête. Celle-ci se déroule sans accroc et avec beaucoup de gaîté. Par contre, au moment de repartir au village, un seul et unique oiseau se présente ! Où sont passées les autres ? Disparus, kidnappés voire pire ? Le Grand Schtroumpf prend immédiatement l’affaire en main, ces amies et alliées sont trop précieuses !

Dès leur première péripétie, Les Schtroumpfs noirs en 1963, Peyo avait choisi le conte ou la fable comme référence thématique. Si l’aventure et l’humour sont primordiaux, ces récits appellent aussi une morale ou une leçon de vie. De l’amusement, mais nullement gratuit comme pourrait le laisser supposer le côté bon enfant. Yvan Delporte saura mettre à profit efficacement ce double aspect narratif avec des albums légendaires tel que le magistral Schtroumpfissime ou l’inénarrable Schtroumpf vert et vert schtroumpf. Plus de soixante ans après, la recette reste identique, même si les sujets et les situations se montrent plus difficiles à dénicher et à traiter. Bon an mal an, le studio dirigé par Pierre Culliford ont réussi à maintenir la flamme, Les Schtroumpfs et le vol des cigognes en est le parfait exemple.

En un clin d’œil, une histoire toute simple d’anniversaire se transforme en un mini-thriller sur fond d’exploitation de la crédulité et de remède miracle. Un judicieux retour en arrière raconte la longue relation entretenue par les échassiers et les héros tout renforçant le message sur l’importance de la gentillesse et l’amitié. Dans le même temps, la réutilisation d’un personnage déjà entrevu auparavant permet un ancrage de ce trente-huitième tome dans la durée. Alain Jost a su trouver les bonnes pistes et son scénario donne toute latitude aux petits lutins bleus pour briller et remporter la partie. Tout ceci est habilement écrit et réalisé, même si le résultat s’avère passablement bavard. Miguel Diaz Vizoso n’en prend pas ombrage et illustre avec un réel plaisir ces tribulations. La mise en scène reste légère et ultra-lisible en dépit du flot de parole soutenu.

Classicisme judicieusement mis aux goûts et aux considérations du jour, une fraîcheur toujours palpable, Les Schtroumpfs et le vol des cigognes continue de faire vivre la légende, malgré les dérives commerciales et les tentations nostalgiques. Schtroumpf alors !

Moyenne des chroniqueurs
6.0