Alter (Pelaez/Laval NG) 1. Ceux qui partent

A n 2082. À la recherche de nouvelles terres à coloniser, le vaisseau minier du commandant Sylan Kassidy s'est abimé sur une planète ignorée et hostile. Les réparations s'avèrent impossibles tant les dégâts occasionnés sont considérables. La situation est d'autant plus désespérée que le Starship Hybris à totalement disparu des écrans radars. Contraint de trouver une solution coûte que coûte, l'équipage s'expose au danger et perd atrocement deux de ses membres, sauvagement assassinés par les autochtones dont l'apparence effrayante apparaît proche du mutant. Malgré l'appui et le soutien privilégié du président des États-Unis en personne, les spationautes doivent se rendre à l'évidence : ils ne pourront pas repartir.

Baptisée Parallèle à partir de l'année 2016 lors de sa sortie, cette série d'anticipation à forte identité, à été publiée en quatre tomes chez feue la maison d'édition Sandawe. Le label Drakoo lui offre une seconde jeunesse en la rééditant sous la forme de deux volumes à forte pagination. Allumage des moteurs ioniques, bienvenue à bord d'Alter.

Pour avoir exploré de nombreuses fois la planète science-fiction, méfiant, le public avancera à tâtons pour poser le pied dans l'astronef spécialement conçu par Philippe Pelaez (Oliver & Peter, Puisqu'il faut des hommes). Passée la réticence des premières pages, il fera connaissance avec un univers riche et complexe, se laissant surprendre et embarquer dans un scénario certes, par moments, confus sur quelques planches, mais, première des qualités, pourvu d'une originalité irréfutable. Des détails techniques et scientifiques à la fois réels et imaginaires tournent en orbite autour d'une narration qui, à elle seule, franchit le mur du son. L'intrigue, accrocheuse sur fond de dystopie dépeint une civilisation qui se meurt, soulevant par la même occasion, le débat et les hypothèses sur les éventuelles conséquences d'un conflit mondial sans précédent.

Au premier coup d'œil, le dessin, les cadrages, les angles de vue et une colorisation signée Florent Daniel, sont parfaitement adaptés au sujet et à l'ambiance glaciale de l'histoire présentant les atouts d'une superproduction cinématographique. Le coup de crayon n'en reste pas moins exempt d'un reproche préjudiciable : l'absence de précision sur les traits des faciès des protagonistes sèmera souvent la confusion. Pour autant, ce grief ne viendra pas enrayer une mécanique bien huilée à l'instar des très beaux décors de Laval NG Man Kwong (quatrième cycle de Ballade au bout du monde, Chroniques de Sillage #3), qu'ils soient post-apocalyptiques ou contemporains,

Ceux qui partent, ouverture de cette épopée cosmique, accumule suffisamment de ressources et d'énergie pour constituer une très bonne Alternative au genre.

Moyenne des chroniqueurs
7.0