Hey June 1. Hey June

V oici June, une jeune artiste en devenir dans la vingtaine. Entre deux rares commandes, elle fume trop, désespère de trouver l’âme sœur, évite le sujet avec sa mère et, globalement, se demande ce qu’elle fait là.

Un petit air de déjà vu (et déjà entendu) plane sur Hey June. En effet, Fabcaro rejoue un peu la partition de sa jeunesse (cf. Steak it easy) en racontant les états d’âme de cette dessinatrice débutante. Alors, certes, quelques années ont passé et l’héroïne est une femme (sic), mais le fond reste néanmoins le même. Incapacités sociales, décalages avec les us et coutumes de l’époque et grands moments de solitude découlant d’une multitude d’incompréhensions diverses et variées sont au programme. Le format tendu (strip en trois cases), l’amusant jeu de référence avec les titres des Beatles et plusieurs running gags bien pensés rendent cependant la lecture agréable et invariablement hilarante, malgré les nombreux déjà-vus.

Derrière une charmante franche de cheveux, Evemarie apporte ce qu’il faut de fraîcheur à cette pseudo-biographie dessinée à la limite du minimalisme. Elle fait fi des situations répétitives ainsi que de la mise en page monolithique et donne énormément d’énergie à cette suite d’instantanés entre zinc et canapé. Le tour de force est à remarquer, une qualité narrative et une personnalité certaine sont au rendez-vous. Résultat, l’ensemble fonctionne parfaitement et les rires aussi.

Entre désespoir existentiel, autodérision et absurde sociétal de bon aloi, Hey June ressasse un peu, mais comme le dit le proverbe : « Plus ça change, plus c'est la même chose. » Dont acte et ob-la-di ob-la-da life goes on.

Moyenne des chroniqueurs
6.0