Basquiat

À ceux pour qui le nom de Basquiat n’évoque rien, cette biographie de Julien Voloj et Søren Mosdal, après celle de Paolo Parisi en 2019, permettra de mieux connaître un homme qui se rêvait en premier artiste noir et qui, aujourd’hui, atteint des sommets dans les ventes aux enchères.

Prenant comme fil conducteur un étrange dialogue entre le peintre et l’une des figures emblématiques de sa peinture, Julien Voloj déroule de manière très linéaire les dix années qui firent de Basquiat un des monstres sacrés de la culture underground des 80’s. Nomi, Madonna, Warhol, Blondie… toute l’effervescence culturelle d’une Amérique autant souterraine qu’en ébullition est convoquée autour d’un homme qui exorcisait sa négritude sur ses toiles et ses démons dans les drogues diverses. Un tel défilé finirait presque par devenir fastidieux, mais comme tous ont côtoyé celui qui sortait le graffiti des rues pour l’accrocher aux cimaises des galeries new-yorkaises, parler d’eux est une autre façon de parler de lui !

Lorsque le 9ème Art disserte sur le quatrième, une comparaison s’installe inévitablement ! Dans le cas d’espèce, Søren Mosdal prend le parti d’un graphisme qui s’essaye à transmettre une impression sans plagier un style. Le résultat est mitigé pour ceux qui attendaient un dessin tout en couleur, porteur de symboles comme d’émotions, métissant puissance et fulgurance.

Intéressant graphiquement par certaines métaphores, mais par trop chronologique et terne dans son rendu, ce Basquiat offre cependant l’occasion d’aller au-delà d’un nom sans toutefois permettre d’appréhender une œuvre.

Moyenne des chroniqueurs
5.0