Les années rouge & noir 4. 1968-1974 Simone

P aris, 1968. Alors que des apprentis révolutionnaires tentent de soulever le pays et la capitale, le pouvoir essaye de colmater les brèches. Même si du temps est passé depuis la fin de la guerre, les haines et les rancœurs sont toujours là. Bien en place dans le système décisionnaire, les ennemis d’hier continuent à s’épier et à tenter de faire taire l’autre à tout jamais. Agnès Laborde occupe une place de choix dans le gouvernement, tandis que son Némésis, le terrible Aimé Bacchelli, joue l’exécutant discret et silencieux pour celui qui voudra bien l’employer. Soigneusement caché, son fichier des collaborateurs avec l’Occupant reposent en sécurité, loin des tentations de ceux qui voudraient le voir disparaître.

Simone 1968 – 1974 clôture Les Années rouge & noir, la saga historico-politique des Trente Glorieuses signée Pierre Boisserie, Didier Convard et Stéphane Douay. Peut-être moins tendu que les précédents, l’album a néanmoins le mérite de boucler les différents fils narratifs de manière très efficace et parfaitement logique. De plus, le scénario continue d’offrir une vision, certes très synthétique, de ce qu’a pu être la reconstruction administrative de la France après la Libération. En très résumée, celle-ci ne s’est pas faite sans une bonne dose de cynisme et de realpolitik.

Évidemment, qui dit politique, dit discours et palabres. En effet, la série n’en manque pas. Résultat, la narration s’avère particulièrement lourde et dense. Autre bémol, plus gênant celui-là, les talents limités du dessinateur pour la caricature ajoutent de la confusion à une lecture déjà guère engageante. Disons-le clairement, les protagonistes réels sont à peu près méconnaissables. Malheureusement, la situation est identique pour la réalisation graphique (décors, personnages, etc.) qui souffre d’un flottement généralisé au niveau du trait.

Intéressant titre sur fond de grande Histoire, Les Années rouge & noir s’avère passionnant à parcourir malgré une mise en image en deçà de la force d'évocation de ce passé peu reluisant et pas si lointain.

Moyenne des chroniqueurs
5.0