Venosa 2. Tant d'autres qu'on ne peut les…

H orreur, malheur ! La princesse Neige a disparu ! Que voulez-vous, une fille avec les narines poudrées en permanence ne peut être qu'imprévisible... Un émissaire de Vénosa ne tarde pas à revendiquer cet enlèvement : le retrait des troupes royales et l'arrêt du siège en échange du retour de la progéniture. Il n'en fallait pas plus pour provoquer le courroux du roi Jaranis !

Initialement prévue en trois parties - «les premières estimations de vente étaient catastrophiques mais elle sont quand même pas mal remontées aujourd'hui, pas assez toutefois pour avoir un troisième opus» - dixit Olivier Milhiet (Spoogue, Aniss, Caravane), cette série voit donc sa conclusion dans Tant d'autres qu'on ne peut les compter.

Un grand nombre de questions restaient posées à la clôture de Cinq cadavres sur le pavé. S'il est vrai que le lecteur n'aurait pas dédaigné continuer l'exploration de ce monde déjanté et délicieusement foutraque, ce second tome les résout comme il se doit et ne déçoit pas pour autant. L'intrigue se densifie et devient plus complexe, de par les nombreux personnages et leurs liens, pas forcément évidents pourtant, la fin justifiant les moyens. Un dénouement qui reste d'ailleurs relativement ouvert et noir comme le cœur d'Épine, le petit voleur, pas si inoffensif et naïf que ça. Les dialogues -à ne pas mettre entre toutes les oreilles- font partie de la patte humoristique de l'artiste ; le fan les lit et les apprécie le sourire aux lèvres et la main sur le ventre. Tout ça pour dire : un peu moins de poilade et plus de «brainstormage», mais autant de plaisir !

Le graphisme reste de la même qualité ; à signaler un changement de coloriste qui peut perturber certains, dans le sens où le rendu se révèle plus contrasté, plus «flashy», pas de quoi être choqué cependant.

Ce diptyque se termine donc ici, dans un final très sombre et inquiétant. L'auteur étoffe et précise son style ainsi que son univers personnel avec cette œuvre qui, indépendamment de ses qualités intrinsèques indéniables, et comme toute création de caractère, divise ou fédère, au lecteur de faire son choix.

interview

Moyenne des chroniqueurs
7.0