S.A.M. 4. Nous ne t'oublierons jamais

Y ann et ses amis ont décidé de pénétrer au cœur de l'antre des robots pour comprendre le sort qui a échu aux humains et tenter d'obtenir un sursis dans leur propre survie. L'anxiété est palpable entre les membres, car tous ont peur et le manifestent comme ils peuvent. Cette mission semble sans espoir, mais S.A.M fera peut-être pencher la balance dans un sens, ou dans l'autre…

Ouf ! L'angoisse de ne pas voir la fin de cette série post-apocalyptique se dissipe. Après cinq ans d'attente, voici Nous ne t'oublierons jamais. Le titre et la couverture donnent le ton de cet ultime album : très sombre. En effet, Richard Marazano (Le protocole Pélican, Le rêve du papillon) a fait progressivement basculer l'ambiance, lui accordant un registre plus adulte, désespéré et violent psychologiquement. Les péripéties se déroulent quasiment dans un huis-clos, étouffant et oppressant, accentuant la tension et ménageant le suspense. Le dessein des machines est dévoilé, ainsi que l'explication du Grand effondrement. Si, finalement, il n'y a pas de réelle surprise ni de coup de théâtre dans cette conclusion, la qualité de la narration et le plaisir de suivre le petit groupe d'ados depuis le début suffisent amplement à conseiller cette quadrilogie et la placer dans les meilleures du genre, notamment grâce à cette atmosphère plus travaillée et noire, s'accordant mieux avec le fond, de ce fait.

La surprise vient de la grosse évolution graphique, cela est même très étonnant, car au milieu de l'épisode, cela s'accentue soudainement. Le trait de Shang Xiao se durcit, comme en résonance avec le fond de l'ouvrage ; exit le rendu «manga». L'ensemble semble plus fiévreux, moins lisse et moins propre, néanmoins, passé l'étonnement, la lecture reste toujours aussi plaisante. La colorisation sombre et dense laisse l'imagination s'évader, sans apporter trop de détails dans les scènes d'action et les arrières plans. Le dessinateur chinois se révèle constant dans le soin apporté à sa mise en page et au cadrage.

Voici l'exemple d'une œuvre qui, sur un thème classique souvent utilisé, a su entraîner le lecteur avec elle grâce à ses qualités narratives et son travail sur les personnages.

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Moyenne des chroniqueurs
7.0