Parasite (Iwaaki, édition spéciale) 1. Tome 1

L a nuit semblait tranquille quand, soudain, une nuée de sphères tombe du ciel, libérant progressivement d'étranges vers. Pénétrant les maisons, ils glissent et se faufilent lentement, doucement jusqu'à leur destination : le cerveau des paisibles dormeurs ! Heureusement, Shin'Ichi se réveille juste à temps pour arracher l'espèce de petit serpent de son oreille, mais ce dernier réussit tout de même à s'infiltrer dans son bras. À l'arrivée des parents, la situation s'est calmée, à tel point que l'adolescent se demande s'il n'a pas rêvé. Le matin arrive et les prémices de l'horreur se manifestent…

James Cameron, fan de cette série, dit s’en être inspiré pour la conception du bras protéiforme de T1000 dans Terminator 2, s'il vous plait. Arrive 2020 et Glénat qui ressort, en une nouvelle édition toute belle, le manga culte de Hitoshi Iwaaki, datant initialement de 1988 pour l'édition japonaise originale.

Dans ce premier épisode, le lecteur assiste à la rencontre d'un duo pour le moins atypique. La relation particulière et ambiguë qui se développe entre les deux ennemis, obligés de vivre en symbiose sinon c'est la mort, se révèle particulièrement intéressante et finement élaborée ; elle constitue d'ailleurs le noyau de l'intrigue. L'organisme extra-terrestre, pragmatique, froid et détaché s'oppose au jeune homme fougueux qui ne souhaite qu'une chose, se débarrasser de l'intrus. Il développe également, en réaction à l'invasion, un sentiment de solidarité envers son espèce et son courage s'en trouve exacerbé. Ce paradoxe va perturber quelque peu le quotidien de Shin'Ichi et sera propice à des situations plus ou moins glauques, ou, au contraire, comiques. En parallèle à ces péripéties, se déroulent des événements extrêmement violents qui secouent la planète. Le point de vue extérieur de l'hôte permet une réflexion et une critique objective du comportement global de l'humain, que ce soit par rapport à ses congénères ou son environnement.

Après plus de trente ans, le dessin de facture classique date un peu,. Néanmoins, l'expressivité des visages et la chorégraphie impeccable des scènes d'action font passer aisément en arrière-plan ce coté un peu figé des postures. Destiné à u public averti off course, le réalisme avec lequel sont réalisées les créatures est franchement redoutable, vraiment inquiétant. Prégnant, le gore ne fait pas dans la surenchère pour autant.

Excellente initiative que de proposer à nouveau, en huit tomes, Parasite, une œuvre audacieuse et imparable pour tout amateur de récit de fantastique horrifique qui a oublié d'être bête.

Moyenne des chroniqueurs
7.0