Karmen

K armen exécute les desseins de Ceux d’En Haut. Pour ce faire, elle descend ici-bas pour accompagner les âmes dont elle a la charge. Mais Karmen n’est pas qu’une simple Enregistreuse du service du Karma, elle veut changer le Rouge en Bleu… !

Guillem March signe un album étrange avec un scénario aux airs d’auberge espagnole où les considérations sur le suicide, les erreurs de l’existence, la destinée, l’amour, les autres, les choix manqués, le productivisme, la réincarnation… s’entremêlent à l’envi avec une pointe de confusion. Parfois maladroitement, il arrive cependant à donner de la cohérence à un récit trop riche pour ne pas révéler une part de personnel. Le choix narratif peut déconcerter ; toutefois, il permet une certaine légèreté dans le traitement de la mort comme de son corollaire, la vie. Dans un registre similaire, son graphisme totalement maîtrisé, réaliste ou… surréaliste selon les séquences, offre des cadrages et des perspectives hérités des comics qui dynamisent véritablement l’histoire et permettent d’en achever le cours afin d'en apprécier la fin.

Même avec un peu de recul, Karmen possède ce petit quelque chose d’indéfinissable qui laisse l’album entre deux eaux ; mais, vouloir le résumer uniquement à son esthétique serait par trop réducteur.

Moyenne des chroniqueurs
6.5