Ronin Island 1. L'union fait la force

P etite île au sud du Japon, dans un XIXe siècle possible. Comme le veut la tradition, une sélection de jeunes s’affronte pour devenir le chef des défenses. Le Grand Vent, la catastrophe qui a décimé les populations il y a quelques décennies, est encore dans tous les esprits et cette compétition sert aussi de rappel que le danger peut ressurgir à tout instant. Pour Hana et Kenichi, c’est l’heure de prouver leur valeur. Venant de la capitale, un envoyé du Shogun débarque à ce moment. Il veut imposer de nouvelles règles et alerter les gens d’une nouvelle menace apparue récemment.

Un cadre géographique intéressant, un soupçon de dystopie, une once de fantastique et un fil rouge sur fond de récit initiatique, Greg Pak a ratissé large en imaginant Ronin Island. D’ailleurs, il lui faut quasiment la moitié de l’ouvrage pour ne mettre seulement qu'en place ses personnages et la situation. Heureusement, entre scènes d’action énergiques et chicanes amicales qui pimentent les relations des deux héros principaux, la narration ne s’endort jamais et le rythme est globalement bien soutenu. Par contre, au niveau originalité, l’affaire est moins convaincante. Finalement des plus classiques, l’histoire ne repose que sur des poncifs dramatiques convenus. En résumé, la série offre une lecture agréable, sans générer beaucoup d’excitation pour autant.

Graphiquement, l’approche « manga » de Giannis Milonogiannis se montre à l’unisson de cette fable nippone. De plus, son trait brut de décoffrage s’accorde à merveille à cette distribution de durs à cuire aux lames acérées. La mise en page uniquement orientée sur les protagonistes oublie souvent les décors. Ce vide, bien que palpable par moments, est contrebalancé par de multiples effets visuels intelligemment dosés. Le résultat tient la route, cependant, comme pour le scénario, reste en fait très sage et contenu.

Il y a des fresques à grands déploiement, des sagas mystérieuses remplies de panache ou des thrillers à vous glacer le sang et des titres plus conventionnels qui piochent un peu à gauche et à droite sans vraiment se démarquer. Ronin Island fait clairement partie de cette dernière espèce : pas désagréable, mais peu enivrante et nullement mémorable.

Moyenne des chroniqueurs
5.0