Fils de sorcières 1. Fils de sorcières

Être le fils, petit-fils, frère et neveu d’une kyrielle de sorcières, cela paraît sympa, mais çà fait plutôt râler Jean qui, lui, ne possède aucun pouvoir. Pourtant, cette incapacité pourrait se révéler un puissant atout quand, l’une après l’autre, ses tantes, puis sa mère voient leurs dons aspirés par un buveur de magie et qu’il ne reste d’elles que des poupées de chiffon. Bien décidé à protéger sa sœur Lisa du monstre et à ranimer les femmes de sa famille, le garçon va se tourner vers un homme qu’il n’a plus revu depuis des années : son père.

La collection Pépites des éditions Jungle vise à adapter en bande dessinée des romans jeunesse recommandés par l’Éducation nationale ; une façon d’offrir un support différent et imagé aux lecteurs en herbe. Après sa version de la Rivière à l’envers de Jean-Claude Mourlevat, Maxe L’Hermenier (La rivière à l’envers, Isaline, Miss Pipelette) s’attaque à une œuvre de Pierre Bottero, Fils de sorcières. Il est secondé au dessin et à la colorisation par Steven Dhondt, alias Stedho (Adam Quichotte, Obscurcia).

L’idée de départ se révèle tout de suite plaisante. Issu d’une famille dotée de facultés extraordinaires, le héros est, lui, des plus… ordinaires. Cependant, sous ses mèches rousses et derrière ses yeux bleus, Jean Sylvestre cache un grand courage et une détermination singulière qui le rendent particulièrement attachant. Dès que l’aventure s’enclenche avec la première disparition/transformation, tout va assez rapidement et l’histoire se poursuit sur un rythme soutenu, les pertes se succédant implacablement, acculant le gamin et sa sœur, avant qu’ils ne renversent ensuite la tendance. Mais le propos ne s’arrête pas à la quête entreprise ; il y mêle adroitement un discours sur les liens familiaux (au sens large), la filiation et la différence.
Le scénario est servi par un graphisme au trait agréable autant qu’expressif. Chaque protagoniste est parfaitement reconnaissable et bien campé. Le découpage adroit et les cadrages variés assurent lisibilité et dynamisme. Un dossier clôt l’album en présentant l’auteur de l’ouvrage d’origine, en apportant quelques informations sur les sorcières, en offrant un petit questionnaire sur le récit et en dressant un arbre généalogique.

Soixante-deux pages magiques qui se lisent avec plaisir.

Moyenne des chroniqueurs
6.0