Shi (Zidrou/Homs) 4. Victoria

S urgis des bas-fonds de Londres, trois démons anéantissent les velléités guerrières d’une Angleterre aussi victorienne que revancharde…

Fiction fantastique dans un contexte historique autant que contemporain, Shi clôture son premier cycle avec Victoria.

Tel la patine du temps qui ne laisse persister que l’essentiel, Zidrou réduit progressivement ses personnages à leurs plus bas instincts. Aussi, là où d’aucuns auraient fait triompher l’amour et l’harmonie, il ne subsiste ici que haine et désolation. Toutefois, le scénariste belge s’essaye à apporter une lueur d’espoir par quelques pointes d’humour sarcastique, voire de tendresse, mais – ironie du sort – celles-ci entrent finalement en dissonance avec le sens du récit et induisent une discontinuité dans le crescendo dramatique de ce dernier. Porté par une couleur crépusculaire où les jeux de pénombres permettent de belles métaphores graphiques, le trait de Homs excelle - comme à son habitude - dans le mouvement et la dramaturgie, mais convainc moins aisément lorsqu’il s’agit d’exprimer les bons sentiments.

Graphiquement toujours aussi abouti, Victoria semble - au prix d’un dénouement aussi elliptique qu’amer - vouloir solder le passé pour pouvoir remonter le fil le temps…

Moyenne des chroniqueurs
7.5