Sur la route de West

B éa et Lou errent sur des routes imaginaires, à la recherche d’elles-mêmes et de West, car il faut bien ramener Diamant chez elle !

Sur la route de West est la dernière graphic novel de la prolifique Tillie Walden.

Certains albums demandent une empathie qui n’est pas innée, car malgré toute la bonne volonté du monde, il est parfois difficile de s’affranchir de ses a priori, afin de comprendre, sans interpréter outre mesure, un propos par trop personnel. Il y a aussi cette réserve à s’immiscer, dans l’intimité d’une autrice pour qui ce one-shot prend des airs de catharsis, car une nouvelle fois… Tillie fait du Walden !

Structuré, dans sa première moitié, comme un road-movie, ce récit glisse progressivement vers l’abstraction, non sans rappeler, à certains égards, Alice au pays des Merveilles. Quoi qu’il en soit, cette fuite dans un Texas évanescent et des passés douloureux trouve rapidement ses limites pour qui n’est pas en capacité d’apprécier la parabole waldienne. Reste que, techniquement, le graphisme minimaliste est servi par une mise en page pleine d’inventivité et des couleurs d’une simplisme complexité, ce qui laisse au plus grand nombre un espace de liberté à investiguer.

Tillie Walden cultive, avec talent et créativité, une rhétorique militante et névrotique dont elle semble prisonnière. Pourquoi ne pas explorer d’autres manières de concevoir les différences, ne serait-ce que dans la complémentarité ?

Moyenne des chroniqueurs
7.0