Walking Dead 33. Épilogue

D ébuté en 2003, le blockbuster signé Robert Kirkman et Charlie Adlard (qui remplaça Tony Moore après six numéros) connaît enfin sa conclusion. Seize ans, quatre mille six cents pages réparties en cent quatre-vingt-treize épisodes (eux-mêmes rassemblés en trente-trois volumes), plus de deux cents personnages, quelques dizaines de milliers de zombies et pas moins de deux séries télé en prime, ces chiffres impressionnants n’expliquent pas à eux seuls le succès de cette entreprise devenue empire. Initialement, une histoire d’un genre alors passé de mode, The Walking Dead a, contre toute attente, permis la renaissance du récit de morts-vivants post-apocalyptique. Le coup de génie du scénariste tient dans la manière dont il a toujours délaissé le pourquoi de l’apparition des Marcheurs pour se concentrer exclusivement sur ses héros. Rester en vie, oui, en premier lieu, mais, surtout, comment faire pour vivre ensemble, éviter les erreurs du passé et reconstruire une société plus solide ? Voilà la vraie essence qui a animé les aventures de Rick, Michonne, Andrea et des autres survivants.

Kirkman raconte qu’il avait prévu l’ultime scène, le dénouement et l’image de la fin depuis le tout début. Restait à résoudre un problème : y arriver naturellement et honorablement, tant pour l’éditeur que les lecteurs et les protagonistes. Cela a failli être le cas aux environs du numéro soixante-douze, à Alexandria, et puis non. Il y avait encore du matériel intéressant à développer. Peut-être jusqu’à un symbolique numéro cent ? Finalement, ça sera un peu plus. Pourquoi cent quatre-vingt-treize et pas deux cents alors ? Peu importe, le moment était arrivé et la situation – les événements découlant de la découverte du Commonwealth – permettait de mettre parfaitement en place la dernière pierre à l’édifice. Sans déflorer son contenu : celle-ci s’avère logique, percutante et pleinement satisfaisante.

Massif, riche en émotions, parfois énervant, cette fois, c’en est fini des Walking Dead. Les auteurs ont fait leur choix et même s’ils n’ont pas toujours su éviter de surjouer leur partition, ils ont conservé intact le plus important : le cœur de leur dramaturgie. Et maintenant que les morts sont… morts, place aux vivants !

Moyenne des chroniqueurs
7.5