Nicolas Le Floch (Les enquêtes de) 2. L'homme au ventre de plomb

P aris 1761. Le jeune vicomte Lionel de Ruissec, lieutenant aux gardes françaises, a été assassiné dans d'étranges circonstances. Son corps, prématurément vieilli et rétréci, a laissé beaucoup d'indices pour alimenter les investigations de Nicolas Le Floch, commissaire de police au Châtelet. Cette affaire, qui va le conduire jusque dans l'entourage de la famille royale, exigera de lui un tact et un doigté tout particulier.

Seconde adaptation des romans de Jean-François Parot, L'homme au ventre de plomb procure tout ce que recherche et affectionne l'amateur tatillon de polar : un, voire plusieurs homicides déconcertants, un contexte historique marquant ainsi qu'un policier également magistrat, méthodique et perspicace. Malgré l'obligation de synthétiser le récit initial, Dobbs relaye le propos en y restant fidèle, décrivant au mieux le sens de l'observation et l'esprit de déduction, deux atouts propres au personnage central. À cela, il faut ajouter une narration limpide qui n'hésite pas à rappeler souvent les noms et les titres de noblesse des nombreux protagonistes, que ce soit dans les légendes ou au sein même des dialogues. Plus classique mais à chaque fois tout aussi redoutable, l'auteur s'amuse à confronter deux personnalités. Celui d'un supérieur hiérarchique obtus aux compétences professionnelles assez restreintes à son subordonné dont les capacités en matière de discernement et d'élucidation apparaissent nettement plus développées. Enfin, si l'action ne domine pas l'ouvrage, la tension et le suspense viennent largement combler ce manque.

La précision du coup de crayon de Cai Feng alias «Chaiko» (Love, fragments Shanghaï), pointilleux sur le mobilier d'époque ainsi que sur les justaucorps, broderies, coiffures et postiches, s'estompe un tantinet quand il s'agit d'apporter de la vie et des expressions significatives sur les visages. Les couleurs relativement ternes conviennent à l'ambiance délétère sous cette fin de règne de Louis XV, surnommé pourtant «le Bien-Aimé».

Le sticker publicitaire présent sur la couverture annonce une série best-seller qui s'est vendue à plus de deux millions d'exemplaires. Avec cette passionnante deuxième enquête de "Nicolas le flic" d'antan, elle est aujourd'hui amenée à interpeller le monde de la bande dessinée.

Moyenne des chroniqueurs
7.0