Le chat du Rabbin 9. La Reine de Shabbat

P as facile la vie de rabbin, veuf avec, en plus, une gamine qui sera bientôt une femme. En fait, elle en est déjà une, il n’y a que la figure paternelle qui l’ignore. Le prêcheur adore sa fille et il a du mal à la voir vieillir. Mais si ce n’était que ça ; la demoiselle possède un chat et lui aussi se veut possessif. Entre les deux, Zlabya se sent à l’étroit. En mal d’émancipation, elle fugue chez son amie Oreillette avec qui elle entreprend de braver les interdits, notamment en se comportant comme un homme. Allez savoir si cet album n’a pas un petit côté féministe.

Ce neuvième tome du Chat du rabbin, qui se situe entre les deux premiers, apparaît plutôt sympathique. Comme à l’habitude, si l’auteur se moque gentiment du judaïsme et de sa complexité, cela dit, il fait surtout la démonstration que les pères et leur progéniture sont tous les mêmes. Les uns désirent que rien ne change, alors que les autres ont la prétention de bousculer l’ordre établi. Au final, rien n’est vraiment sérieux, le ton se montre allègre, le récit est rythmé et le bonheur de toutes les planches. Peut-être le scénario est-il un peu court et les nombreux intermèdes animés par le Malka des lions plus ou moins utiles, mais pourquoi diable bouder son plaisir ?

Le dessin de Sfar reste unique. Un trait tremblotant, tout en courbes, sans pour autant sembler approximatif. Les décors fourmillent de détails et les personnages sont expressifs, particulièrement leurs regards. Les couleurs de Brigitte Findakly demeurent très belles, toujours dans des teintes chaudes, avec beaucoup de rouge, d’orange et de jaune. Par moments, le bédéphile regrette toutefois de ne pas mieux distinguer le coup de pinceau de l’artiste.

Une fable charmante et enjouée.

Moyenne des chroniqueurs
7.0