Star Fixion

C alifornie, milieu des années septante. Les affaires vont mal pour Star Fiction, une maison de production d’Hollywood spécialisée dans les séries Z de science-fiction. Space Camping a été un four et les banques se font de plus en plus insistantes. Il faut pondre fissa un blockbuster ou c’est le dépôt de bilan ! Est-ce qu’il n’y aurait pas un scénario intéressant dans la pile à lire ? Peut-être ce script signé Georges Lucas… Encore un débutant qui croit à sa bonne étoile. Passe-le-moi quand même, on va voir ce qu’on peut en faire.

« Et si le scénario de Star Wars tombait entre de mauvaises mains ? » Telle est l’idée de départ (et d’arrivée) autour de laquelle Jorge Bernstein a conçu Star Fixion. Construit sous la forme de gags indépendants en demi-planche, l’histoire se résume à un jeu de cache-cache entre les producteurs véreux et le pauvre Georges, alors que ceux-là transforment petit-à-petit sa saga en film X. Amusantes au départ, les situations deviennent rapidement répétitives et lassantes. Pourtant, l’humour est bien là et le scénariste n’a vraiment pas ménagé sa peine pour trouver une multitude de chutes dans le but de rythmer la narration. Simplement, sans réelle consistance passé le punch initial, ni de développement à proprement parler, le propos de départ se montre trop limité pour remplir quarante-huit pages au complet.

Ayant déjà touché au format court au sein de L’Atelier Mastodonte, Obion s’avère parfaitement à l’aise dans cette fable parodique. Évidemment très axées sur les personnages, les illustrations sont colorées et sympathiques à souhait. Le dessinateur semble avoir pris beaucoup de plaisir en dépeignant les seventies et leur mode si particulière, pantalons pattes d’éléphant et exubérance capillaire compris.

Drôle à petite dose, mais consternant sur la longueur, Star Fixion est l’exemple type de la publication idéale en magazine ne passant pas le cap de l’album. À lire en connaissance de cause.

Moyenne des chroniqueurs
4.0