Marius (Scotto/Stoffel/Morice) 1. 1re partie

M arius travaille pour son père, César, au Bar de la Marine. Lorsqu’il sert un client ou qu’il donne un coup de chiffon sur les tables, il voit les navires arriver et repartir du port. Il rêvasse en regardant les voiliers, même si son destin de tenancier semble scellé. Juste en face du bistrot, il y a Fanny, la vendeuse de coquillages. Les deux se connaissent depuis l’enfance ; ils ne sont pas insensibles l’un à l’autre, mais le cœur du héros est ailleurs, en fait, il vogue au large, loin de Marseille. Afin de l’inciter à se déclarer, la jeune femme feint de considérer la proposition de mariage de Panisse, un quinquagénaire.

Le propos de Marius demeure somme toute mince. Dans cette adaptation de la pièce de théâtre du même nom, les auteurs, Serge Scotto et Éric Stoffel, ont su conserver toute la verve de Marcel Pagnol. Les situations sont amusantes, les dialogues savoureux et les personnages attachants. Bref, ils parviennent à maintenir l’intérêt pour une histoire archiconnue.

Le dessin semi-caricatural de Sébastien Morice rend justice au texte. Les protagonistes se révèlent un peu comme le lecteur se les imagine. Elle, irrésistible avec ses grands yeux noirs et ses airs de gitane, lui, bellâtre et ténébreux. Les acteurs ont fréquemment tendance à surjouer… comme c'est de bon ton de le faire dans une comédie. Un seul petit reproche : une abondance de plans rapprochés de visages en contre-plongée. Ce n'est pas vraiment répréhensible, mais le manque de variété agace un peu. Enfin, la mise en couleurs, toujours lumineuse, traduit bien l’esprit de la Provence.

Le tandem de scénaristes poursuit sa transposition en bande dessinée de l’œuvre de Marcel Pagnol. En cinq ans, il a adapté plus d’une vingtaine d’albums, généralement avec bonheur. Celui-ci est du même tonneau.

Moyenne des chroniqueurs
6.0