Lonesome 2. Les Ruffians

A ccompagné de toute une horde d'adeptes fanatiques, Markham, le prétendu prophète, commet ses crimes au nom d'une idéologie extravagante. Les cadavres s'empilent et le sang n'en finit plus de souiller la neige qui recouvre les plaines du Kansas en 1861. Tenace, le cavalier sans identité surnommé «Lonesome», poursuit sa traque, bien déterminé à stopper d'une manière ou d'une autre cette bande de vermines. Au nom de la liberté, d'une forme de démocratie qui tend à se mettre en place et d'une vengeance toute personnelle.

À travers ce second volet, Yves Swolfs, en maître incontestable du genre, livre quelques indices supplémentaires concernant le passé énigmatique de son cow-boy misanthrope. Comme nombre de ses personnages qui ont fait la renommée du "Sergio Leone" de la bande dessinée, ce grand gaillard «solitaire» ne dépareille pas de ses prédécesseurs. Mystérieux et laconique, séduisant et contenant, l'homme est charismatique, n'enviant rien aux figures incontournables du western que furent les John Ford, Sam Peckinpah ou encore John Wayne. Le trait est toujours aussi admirable, que ce soit sur les protagonistes ou sur les somptueux décors d'hiver du Midwest des États-Unis. Les amoureux d'action, de règlements de comptes et de renversements de situations vont pouvoir se frotter les mains puisque tous ces ingrédients phares sont réunis et contribuent efficacement à l'intérêt et au suspense de l'histoire. Solide et consistante, la trame reste bien ancrée dans un territoire divisé par l'abolition ou non de l'esclavagisme. Outre la quête captivante qui nourrit le héros, elle permet, dans un deuxième temps, de comprendre en partie pour quelles raisons la guerre de Sécession était quasiment devenue inévitable.

Scénario et dessin imparables, Yves Swolfs continue de transporter ses partisans sur son terrain de prédilection. Quant aux néophytes, ils pourront aisément aller s'y aventurer sans craindre la déception.

Moyenne des chroniqueurs
7.0