Heart Gear 1. Tome 1

L a troisième guerre mondiale a bien eu lieu, laissant la Terre exsangue. Un seul être humain serait rescapé : Roue, dénommée ainsi par Tonton Zett, le robot qui l'a recueillie quand elle n'était qu'un nourrisson. Quelques années ont passées et la fillette, débrouillarde, s'amuse à explorer les environs. C'est ainsi qu'elle tombe sur un étrange androïde, qui se révèle être un modèle de combat. Heureux hasard car, dans ce lieu dévasté, les dangereux insane n'obéissent qu'à leur programme de destruction. Son gardien de métal en a d'ailleurs fait les frais. C'est dans le but de restaurer la mémoire abîmée de ce dernier que la petite orpheline et son nouveau protecteur prennent la route, à la merci de tous les dangers.

Les éditions Ki-oon ont mis en avant ce titre, grand bien leur en a pris ! En effet, après Black Torch, Tsuyoshi Takaki présente son deuxième projet, une histoire située dans un contexte post-apocalyptique. Si la trame reste ultra-classique, - pensez à Gunnm, Bots ou encore le tout récent Tsugumi project, le traitement ainsi que les personnages font de Heart gear une série à suivre de très très près. Le scénariste sait rythmer son intrigue comme il faut, entre données de compréhension indispensables et action, contemplation et tension. La force du scénario se révèle dans ce qu'Asimov avait initié, c'est à dire la possible humanité d'une entité cybernétique. Les différents protagonistes explorent ce thème de manière juste et cohérente, ajoutant par là même une certaine profondeur philosophique. Quelques pages explicatives séparent chaque chapitre, levant le voile sur l'origine de la catastrophe. Sombre et violente, mais aussi tendre et drôle, l'aventure sait alterner habilement les émotions.

Le graphisme garantit une belle claque visuelle : sous des allures de crayonnés à la fois fiévreux et très travaillés, le mangaka densifie ses trames pour donner du relief et créer cette ambiance noire et mélancolique qui sied au ton donné. La bouille mimi de Roue et le design de ses comparses électroniques séduit aisément, avec toujours ce mélange de simplicité et de recherche poussée. Les paysages de ruines et de sable plantent le décor, l'immersion est naturelle.

Voici un parfait exemple d'utilisation réussie de thèmes rebattus. Un duo principal attachant et des acteurs secondaires intrigants, une dimension de réflexion intéressante et des illustrations impressionnantes.

Moyenne des chroniqueurs
7.0