Darryl Ouvremonde 1. Tome 1

D arryl a un don extraordinaire. Celui de pouvoir ouvrir les glyphes-serrures qui mènent dans l'Ouvremonde, un pays parallèle dans lequel il exerce le prestigieux métier de journalyste. Dans Le Veilleur, un célèbre quotidien, il y relate avec brio tous les crimes qu'il a lui-même élucidés. Mais, depuis peu, des phénomènes paranormaux perturbent la tranquillité de Kaelatt, la capitale, mettant à rude contribution sa légendaire perspicacité. Et si cette menace provenait de son entourage ?

Tiré du roman éponyme d'Olivier Peru, un des plus grands spécialistes de la fantasy française, Darryl Ouvremonde entrebâille ses portes sur un univers taillé sur-mesure pour Remi Guérin (Pinkerton, Les Véritables légendes urbaines). De leur studio d'écriture transmédia, Termites Factory, qu'ils ont fondé ensemble, ils donnent vie à une galerie de personnages pour la plupart dotés de pouvoirs surnaturels. Une jolie petite fée toute chétive et un volatile casse-cou, tous deux entièrement dévoués à l'éditorialiste enquêteur viennent clôturer la liste des principaux protagonistes.

L'amour impossible entre Julianne, une jeune femme et Dean, un fantôme qui œuvre pour le compte du reporter, ainsi que le complot ourdi pour tenter de vivre leur idylle sont au centre de l'ouvrage. Les auteurs privilégient de faire bourlinguer leur lectorat, le téléportant sans cesse comme son héros, d'un territoire à l'autre. À ce titre, "la maison des mystères" et "le monde gris", deux territoires internes à peine survolés, ne sont pas assez explorés. Une fois les composants présentés et assimilés, le scénario se révèle accrocheur, bien appuyé par une narration brève qui donne une large priorité aux illustrations.

Bien qu'agréable, le coup de crayon de Krystel (Magda Ikklepotts) n'est pas ce qui surprend et attire le plus. Il suffit de s'attarder du coté des nombreux artifices et des effets dont elle s'est servi copieusement pour remplir ses cases. Jugez plutôt : cadrages variés, reliefs opérés sur les principaux acteurs, décors et arrières plans floutés. Quelques judicieux jeux d'ombres et de lumières finalisent un visuel de très bonne facture.

À ce stade de la lecture, le potentiel ressenti n'apparaît pas suffisamment exploité. Il est à souhaiter que le second et dernier volet des aventures de Darryl suffise à combler ce manque, en plus d'apporter les réponses à une intrigue intéressante.

Moyenne des chroniqueurs
5.0