L'esprit de Lewis 2. Acte II

N euf mois ont passé depuis que Lewis a quitté le manoir de Childwickbury. Grâce à Sarah qui lui a offert l'inspiration, le jeune homme connait un succès retentissant avec la parution de son premier roman. Néanmoins, certaines rumeurs s'échappent et des doutes sur une imposture grandissent. La célébrité lui montant à la tête, le soupirant timide s'est transformé en un libertin prétentieux… et ingrat. Une nuit, Sarah réapparaît, furieuse et blessée de la tromperie de son amant. Il est dangereux de provoquer le courroux d'un fantôme, la vengeance s'annonce très froide.

La fin de l'acte I le laissait entendre, Lewis n'est plus le naïf romantique, dévoué à sa muse. Bertrand Santini change de registre et permet à la vraie nature de son héros de s'exprimer : arriviste, imbu de sa personne et méprisant. Cela rend possible le développement pertinent de l'affrontement du couple (en laissant présumer du pire) et constitue le noyau dramatique de l'intrigue, l'évolution du dandy dans la société mondaine composant l'écorce. S'Il y a peu de personnages secondaires, leurs rôles se révèlent appropriés et servent à étoffer, de façon indirecte, la personnalité de Lewis. En parallèle, les origines du meurtre de Sarah se dévoilent, mais restent mystérieuses. Le ton se durcit, les cœurs sont mis à mal et le suspense demeure entier.

Dans la parfaite continuité du premier épisode, Lionel Richerand excelle dans l'expressivité et la gestuelle des acteurs, ce qui contribue grandement au tragique de l'histoire. Le choix des couleurs instaure une ambiance gothique parfaite.

Une descente aux enfers s'annonce et s'amorce, la romance d'outre-tombe laisse place à une association à contrecœur.

Moyenne des chroniqueurs
6.0