Centaurus 5. Terre de mort

E ntre l’espoir d’être enfin arrivé au terme d’un long voyage de quatre cents ans et la responsabilité d’assurer la sécurité aux survivants de l’Humanité, la pression qui repose sur les épaules des dirigeants du « vaisseau-monde » est intolérable. Et c’est sans compter sur ces mystérieux éléments extérieurs à la communauté qui, même à travers le vide intersidéral, ont réussi à phagocyter les courageux explorateurs. Pour l’équipe détachée sur la potentielle planète hôte, la situation est au moins aussi critique, voire sanglante. L’heure des choix est arrivée.

Malgré ses tics, ses facilités scénaristiques et ses stéréotypes, Centaurus sera parvenu à piquer les curiosités et, finalement, à retomber sur ses pattes. La force de la série tient dans le mélange continu de genres. Space opera, aventure classique, thriller, mélodrame, Léo et Rodolphe ont réussi à mener en parallèle plusieurs intrigues et à les lier dans une conclusion explosive. Évidemment, certaines situations et protagonistes se montrent plus que caricaturaux. Sur ce point, la psychologie des personnages peut prêter à sourire tant elle se révèle simplette et monolithique. Également entendues, les têtes de turc habituelles des scénaristes sont bien présentes et dénoncées comme il se doit. Mais voilà, la mayonnaise prend, le suspens est au rendez-vous et les objectifs plus qu’atteints puisqu’un second cycle – Europa – est d’ores et déjà annoncé.

Graphiquement, le clan Janjetov (Zoran aux dessins, Jr. aux couleurs) s'est parfaitement acclimaté aux exigences de la saga. Si la marque de Léo reste visible çà et là au détour d’une forêt ou d’une discussion remplie de larmes, le style posé, à la limite du statique, des illustrations apporte une certaine gravité à la narration et renforce le côté désespéré de cette émigration forcée.

Bel exemple de grand récit épique des plus classiques malgré son cadre lointain, Terre de mort s’avère être une lecture solide et prenante.

Moyenne des chroniqueurs
6.0