Sir Nigel 2. La traque du furet rouge

L e différend qui l'opposait aux abbés de son comté étant réglé, Sir Nigel a fait le serment devant sainte Catherine d'accomplir trois faits d'armes pour honorer l'amour que lui porte Lady Mary et achever de la séduire. Parti guerroyer loin de ses terres, le conflit opposant de 1337 à 1453 la dynastie des Plantagenêt à celle des Valois sera donc le théâtre de ses exploits.

Suite et fin des aventures chevaleresques du jeune paladin blondinet, cher à Sir Arthur Conan Doyle. Roger Seiter supplée un propos dont les actes de bravoure enchaînés comme des perles par le héros restent souvent rocambolesques. L'auteur, taquin, se posant en vrai "rosbif", se plaît à faire tourner en bourrique et ridiculiser un ennemi français bien crédule. Passé outre, le lectorat s'exclamera devant des valeurs telles que l'honneur, le respect, le courage et le sens du dévouement. Des vertus "sans peur et sans reproche" qu'il était d'usage et fréquent de rencontrer à l'époque et qui demeurent les sempiternels couplets de ce dernier opus. C'est aussi et surtout l'occasion d'en apprendre davantage sur un passage douloureux de l'histoire et de ses hostilités sanglantes qui ont duré un peu plus d'un siècle entre le Royaume d'Angleterre et celui de France.

Le dessin de Gine conserve son aspect minimaliste. Les traits sur les physionomies des protagonistes sont plaisants, mais ne parviennent pas à dégager suffisamment d'émotion, de même pour les scènes de batailles qui apparaissent difficilement recevables. Néanmoins, le graphisme procure un éventail fourni de détails à l'image des décors ornés de jolis châteaux-forts, de costumes et vêtements variés ainsi que d'un attirail de guerre conséquent.

Malgré un manque de profondeur et de développement, La traque du furet rouge clôt un diptyque intéressant et agréable à parcourir.

Moyenne des chroniqueurs
6.0