Les compagnons de la Libération 2. Pierre Messmer

L e 12 novembre 1970 se déroulent les obsèques de Charles De Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises. Pierre Messmer et Jean Simon s’y retrouvent et plongent dans leur passé commun. Celui qui deviendra député, ministre, premier ministre et académicien et le futur général d’armée remontent à la source de leur itinéraire exceptionnel. Le 17 juin 1940, alors que l’armée française a été défaite par la Wehrmacht, le héros de Verdun, le Maréchal Pétain, prononce son discours de reddition, invitant à cesser le combat et à pactiser avec l’ennemi. Les deux jeunes sous-officiers vivent cet épisode comme une trahison insupportable à la nation française.

Ils font alors un choix qui déterminera leur vie : quitter leur compagnie et rejoindre De Gaulle à Londres, qui vient de lancer son appel à résister et à se mettre en contact avec lui. En moto, puis en stop, ils rallient Marseille où ils embarquent sur le Capo Olmo, cargo italien qu’ils détournent pacifiquement avec la complicité du capitaine. Pierre Messmer commence alors son épopée militaire, qui le mènera en Afrique de l’Ouest, en Érythrée, en Palestine, en Syrie, en Lybie et en Égypte. Les batailles de Bir-Hakeim et El-Alamein seront les théâtres de ses plus beaux faits d’arme.

Bamboo initie la série Les Compagnons de le Libération avec la sortie simultanée de Général Leclerc et Pierre Messmer. Ce dernier est scénarisé Catherine Valenti, professeur d’Histoire des femmes et des genres, dont c’est la première réalisation dans le neuvième Art. Philippe Tarral (Les Héros cavaliers) et Fabien Blanchot (Les Carnets de Cerise ; Conan le Cimmérien) se chargent respectivement du dessin et de la mise en couleurs. Aussi louable soit l’entreprise historique, les éléments qui constituent l’essence même d’une bande dessinée laissent un peu à désirer. Le récit juxtapose les batailles, survole les situations et n’offre pas d’épaisseur aux personnages. Les dialogues, plutôt fluides, amorcent des thématiques, trop vite délaissées. Le graphisme, de facture classique, remplit son office, sans caractère particulier, et se trouve desservi par une colorisation manquant singulièrement de nuances.

Même si la mise en planche n’est pas exempte de défauts, les amateurs de la Seconde Guerre Mondiale se satisferont de la lecture de ce récit, qui est avant tout celui d’une décision qui déterminera un destin individuel et le sort d’un pays.

Moyenne des chroniqueurs
6.0