Le frère de Göring 2. Le chasseur et son ombre

C ertains patronymes attisent la suspicion, même s’ils sont portés par de chics types. Prenons Albert Göring, le frère d’Hermann ; alors que l’un construisait les camps de la mort, l’autre imaginait des stratagèmes pour aider les Juifs à s’en évader. Après l’armistice, les procureurs ont pourtant du mal à le croire et aimeraient l’incriminer. Les témoignages en sa faveur se font toutefois nombreux et insistants.

Le chasseur et son ombre complète le diptyque Le Frère de Göring. Le huis clos, émaillé du récit des exploits du protagoniste, se poursuit avec d’un côté de la table un enquêteur et de l’autre un improbable héros. Le premier volet avait présenté un homme fascinant, faisant preuve d’un rare courage, qui n’hésitait pas à se servir de son lien familial pour arriver à ses fins. Dans cette deuxième partie, la poursuite de la confrontation s’étire un peu. L’individu est maintenant connu et il n’y a pas de réelle tension puisque le lecteur ne craint jamais qu’il puisse être victime d’une injustice le conduisant derrière les barreaux. Cela dit, la lecture n’est pas désagréable et le justicier demeure sympathique.

Le dessin de Steven Lejeune est de belle qualité, particulièrement ses décors, par exemple une spectaculaire illustration du pont Charles à Prague, sous la neige, avec le château à l’arrière-plan. Quelques scènes en forêt lui permettent également de démontrer son talent comme artiste animalier. Les acteurs sont dans l’ensemble bien rendus, certains visages souffrent tout de même d’un manque de détails et traduisent insuffisamment les émotions des personnages.

Au final, Le frère de Göring affiche un certain déséquilibre. Tout ayant été dit dans le premier tome, cette suite peine à véritablement relancer l’histoire.

Moyenne des chroniqueurs
6.5