Révolutions (Quand l'Histoire de France a basculé) 3. 1356

P oitiers, 1356. Sur le champ de bataille, il n'en reste plus qu'un. Conan de Nesle, chef d'une compagnie de mercenaires, possède encore la force, et surtout l'envie, d'en découdre avec les charognards venus dépouiller les cadavres à peine refroidis. C'est après cette défaite du roi de France qu'il se rend à Paris pour la seule chose à faire et qu'il sait faire, combattre, et cela sous l'autorité du plus offrant. Au cours d'une rixe, son habileté et son caractère mordant se font remarquer par Arnaud de Barre au service de Charles II de Navarre. Mais entre les différentes factions en présence, à qui l'homme de main va-t-il proposer sa lame ?

Le troisième tome de la série Révolutions s'intéresse à un épisode de la guerre de Cent Ans qui dévoile la confrontation entre le prévôt des marchands de Paris, Étienne Marcel, et le Dauphin, futur Charles V le Sage. L'histoire, qui s'accorde quelques libertés avec la chronologie des événements, met en scène un héros fictif, représentatif de beaucoup de soldats d'alors, prêts à monnayer leurs services au plus offrant. Si celui-ci s'avère bien campé avec sa personnalité brute de décoffrage, franche du collier et impulsive, le scénario de Jean-Pierre Pécau se révèle relativement confus du fait d'un rythme déséquilibré et des explications verbeuses, peu claires. Qui œuvre pour qui, ou contre qui ? Un minimum de présentation des personnalités aurait été bienvenu car, à moins d'être un connaisseur de cette époque, le lecteur peinera à s'y retrouver. Néanmoins, l'intrigue,, distrayante, peut se lire comme un récit d'aventures classique.

Le dessin réaliste de Victor Drujiniu déploie ses atouts dans les scènes d'action bien orchestrées et violentes à souhait. Les protagonistes, avec leurs gueules d'acteur, sont souvent un peu figés dans des postures statiques, quant aux couleurs, leurs choix est parfois étrange, par exemple pour la chevelure de Conan, verte ? ! Le travail sur les arrière-plans, les décors et les costumes est soigné grâce à la précision et la finesse de l'encrage, de la belle ouvrage dans l'ensemble.

1356, quand l'histoire a basculé ? La question reste ouverte, car cet opus n'éclaircit pas cette période complexe, mais propose plutôt un divertissement typique du Moyen Âge guerrier.

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