Fédération (Ange/Janolle) 2. New York Underwater

A n 2043. Par trois mille mètres de fond au large des côtes new-yorkaises il existe un complexe scientifique démesuré baptisé «Underwater» dans lequel travaillent en étroite collaboration des chercheurs humains et extraterrestres. Alex Green y est dépêché pour déterminer l'origine de l'explosion d'un des dômes abritant des laboratoires. Son enquête l'amène à penser qu'il pourrait s'agir de la signature d'un groupe de terroristes appartenant à la mouvance «La Terre est à nous». À moins que les enjeux autour de Jenna, une fillette génétiquement modifiée, soient une piste à ne surtout pas négliger.

Comme Le Test, la très bonne entrée en matière de Fédération, New York Underwater est également tirée du roman éponyme de G. Elton Ranne. La transition, généralement délicate entre deux premiers tomes, se fait naturellement et sans réelle difficulté, et ce, grâce à une narration explicite et astucieuse alternant les changements notifiés d'interlocuteurs avec les deux principaux personnages. Sorte de huis clos abyssal, la fiction ouvre son hublot à une lieue sous les mers. L'entente entre l'espèce humaine et les aliens y a construit une base sous-marine perfectionnée, entièrement consacrée aux recherches conjointes sur l'hybridation et sur les expériences censées perfectionner les esprits et les conditions d'existence des populations. Cette alliance et la cohabitation qui est loin de faire l'unanimité provoquent des opérations coup de poing, souvent concrétisées par des attentats sanglants commis par des patriotes réclamant l'autonomie de la Terre. Au-delà de l'allusion et la dénonciation évidente des guerres de territoires et de la revendication d'identité qui perdurent depuis la nuit des temps, l'approche de l'auteur demeure créative, séduisante et servie sur un rythme soutenu.

Pour illustrer le récit, Alain Janolle offre de beaux décors qui mixent les milieux naturels des océans et les architectures futuristes, dans lesquels évoluent des personnages aux faciès et allures variés et crédibles, y compris sur les monstres aquatiques. Quant à la juxtaposition de nombreuses cases vivement colorées, elles créent un indéniable relief qui accentue l'atmosphère opprimante de l'histoire.

De remous en eaux troubles, l'immersion dans ce second opus se fait en constante apnée, le souffle revenant une fois la dernière page tournée.

Lire la chronique du tome 1.

Moyenne des chroniqueurs
7.0