The fix 2. Chienne de vie

R oy et Mac, pressés par la dette auprès de Josh, leur créancier allumé, mènent leur barque du mieux qu'ils peuvent. Enfin, cela ressemble plus à une chaloupe prise en haute mer qu'à un luxueux yacht amarré au port...

Retour du duo de policiers le plus pathétique, drôle et corrompu vu depuis un moment. Visiblement, Nick Spencer (Captain America : Steve Rogers) et Steve Lieber (Whiteout) n'avaient montré au lecteur qu'un avant-goût du programme avec De l'or pour les branques sorti en mai 2018. Les auteurs s'éclatent à mettre leurs deux protagonistes dans des situations de plus en plus insolubles, sur un ton totalement décalé, grâce à une voix off et des dialogues bourrés d'humour.

Tandis que le premier imagine des situations où le scabreux le dispute au ridicule, le second garde une lisibilité parfaite. Son trait semi-réaliste, rehaussé des aplats de Ryan Hill, confère un sérieux et une clarté à des séquences qui en manquent clairement ! Jugez plutôt : un maire qui aime discourir la main dans le slip, un inspecteur qui embauche des SDF pour « nettoyer » les scènes de crime et revendre les objets intimes des victimes, son binôme qui n'ose plus batifoler lorsque son chien gratte à la porte... Une intrigue déjantée donc et un ton irrévérencieux, mais pas gratuitement. Tout l'art du scénariste réside dans la facilité qu'il démontre à donner à ses personnages un côté attachant malgré leurs travers. Mieux, entre deux fous rires, il parvient à rendre émouvante cette comédie et à passionner pour ses héros. Loin de changer le cerveau en gélatine, l'histoire, qui pourrait de loin s'apparenter à un délire régressif pour adolescents, emporte et se dévore d'une traite.

En terminant la lecture de Chienne de vie une seule pensée vient en tête : quand sera-t-il possible d'avoir la prochaine dose ? The Fix est tellement addictif !

Moyenne des chroniqueurs
6.5