(AUT) Kliaving Hôtel Atlantide

« Welcome to the Hotel Atlantide
Such a lovely place
Such a lovely face
Plenty of room at the Hotel Atlantide
Any time of year
You can find it here
 »

Toujours à l’affût d’auteurs et d’histoires sortant des sentiers battus, les éditions Le Tripode vous proposent de passer une nuit (voire deux, trois ou plus) à l’Hôtel Atlantide. L’endroit est tenu par Serge Kliaving. Artiste-peintre de formation, il s’agit de sa première expérience dans les métiers de l’hospitalité et vous voudriez bien excuser les petites imperfections du service. Par contre, pour l’humidité, il n’y a pas grand-chose à faire ; à chaque marée, l'eau déferle. Résultat, une partie de la clientèle pourrait sembler ne pas être à sa place entre ces murs. Il s'agit avant tout une question de principe, la direction s’enorgueillit de ne refuser personne. Osseux ou cartilagineux, bivalves ou crustacés, bipèdes ou à nageoires, tout le monde est le bienvenu à l’Hôtel Atlantide.

Totalement ouvert à toutes les interprétations, ce récit fait de vignettes muettes entraîne le lecteur dans un univers fantasmagorique marqué par l’océan et ses mystères. Plus proche de H.P. Lovecraft que du commandant Cousteau, l’ambiance baigne dans l'étrange et les couloirs sont peuplés de mystérieuses créatures hybrides ou non. Sans réel motif directement discernable, celles-ci occupent des chambres dans cet établissement sis à la frontière du réel et de l’irréel. Edward Gorey, Topor ou Charles Adams ont certainement séjourné à cette enseigne. D'ailleurs, ils ne sont pas les seuls à avoir fréquenté ces lieux. En effet, des impressions et des manières d'Edgar Degas, Picasso ou René Magritte se font remarquer ici ou là. Par sa richesse thématique et métaphorique, le bâtiment fait forte impression, même si son concierge préfère vous laisser errer plutôt que vous donner toutes les clefs.

Œuvre à la limite des genres (livre illustré ou BD ?), Hôtel Atlantide est une lecture à la fois hermétique et envoûtante qu’il faut savoir apprivoiser pour vraiment apprécier. Comme le pêcheur qui remonte son filet et découvre ses prises, la surprise est au rendez-vous à chaque page tournée !

Moyenne des chroniqueurs
7.0