The magic Order 1. The Magic Order

D epuis le tragique accident qui l'a privé de sa fille, Gabriel Moonstone ne veut plus entendre parler de magie. Même la série de disparitions inquiétantes qui frappent l'ordre et les siens ne changera rien à sa décision. Pourtant l'heure est grave...

Mark Millard, Olivier Coipel, Dave Stewart, le casting réuni pour la première production estampillée Netflix depuis le rachat du Millarworld par la plateforme de streaming fait rêver. Le talent du Français et les couleurs de l'Américain servent, en effet, parfaitement l'imagination débordante de l’Écossais. Son intrigue prend place dans un monde contemporain, où des magiciens s'affrontent, à l'abri des regards du commun des mortels, pour le contrôle de leur ordre. Comme à son habitude, le scénariste accroche rapidement le lecteur - sa scène d'ouverture est un modèle du genre - et présente les membres de la famille Moonstone, protagonistes principaux de cette guerre. Son écriture fluide, taillée pour le petit écran, lui permet d'exposer les enjeux de cette lutte tout en caractérisant ses héros et les antagonistes. Les visuels retenus ou imaginés par le dessinateur français l'y aident bien. Stylisé et si caractéristique, son trait, dénué d'encrage, rappelle par moments celui de Sean G. Murphy, même s'il est moins anguleux. Pleinement à l'aise sur les plans serrés, les décors intérieurs ou encore les pleines pages, le lecteur tatillon (ou gourmand, au choix) pourrait attendre le niveau sur les séquences en extérieur ou les combats, moins détaillés. La prestation n'en reste pas moins excellente et ne compte pas pour rien dans le dynamisme de la trame.

Car sur ces six chapitres, l'histoire ne faiblit pas une seconde. D'abord un univers bien pensé, avec le postulat, certes pas nouveau (J. K. Rowling n'est jamais loin) mais bien intégré, d'une cohabitation quasi hermétique entre les deux mondes offrant la possibilité de les faire interagir au besoin. Ensuite, les meurtres qui s'enchaînent et rivalisent de sadisme, instaurent une urgence en plus de donner de l'épaisseur au danger. Enfin, le final avec un twist bien caché et une conclusion à la hauteur. Immersif, avec du suspens, des combats, des rebondissements et des surprises, que demander de plus ? Ah... si, l'annonce récente de l'adaptation en série ! Contrat rempli donc, et haut la main.

Il est toujours possible de déplorer le manque de continuité dans les œuvres de Mark Millar, pourtant, force est de constater qu'il sait choisir ses dessinateurs et a le chic pour faire une mini série accrocheuse. The Magic Order est de celles-là et augure du meilleur pour la suite de ses productions estampillées Netflix.

Moyenne des chroniqueurs
7.3