Kakushigoto 1. Tome 1

Q ui démarre sa journée en costard-cravate et la continue en tongs-bermuda ? Kakushi Goto ! Ce père de famille s'astreint à ce stratagème depuis des années afin de protéger Hime qu'il élève seul. Mais quel secret honteux cache-t-il ? C'est un mangaka assez célèbre, alors, quel est le problème ? Et bien, ses œuvres sont un peu… comment dire… un tantinet… dénudées ! Et, il le dit lui-même, de qualité moyenne. La petite de dix ans est tellement délicate et aimante qu'il veut préserver son innocence. Cependant, cacher cette vérité potentiellement choquante s'avère être une mission compliquée dans la vie de tous les jours.

Dans cette nouvelle série, Kôji Kumeta applique un principe identique à la précédente, Sayonara Monsieur Désespoir à savoir, une trame de fond rythmée et enrichie de scénettes déroulant le quotidien du héros. La tonalité humoristique générale tranche avec l'introduction, mystérieuse et mélancolique. En effet, les diverses péripéties piochent allègrement dans le registre loufoque ou, moins souvent, jouent sur la corde sensible quand il s'agit de représenter les rapports entre le papa et son enfant. Plus que l'aspect comédie, l'intérêt de l'intrigue réside dans la description du métier d'écrivain et de son entourage, avec des anecdotes personnelles et l'évocation des tâches et problèmes récurrents. La pertinence et le niveau des chapitres restent donc variables, le comique des situations tombant parfois à plat. La galerie de personnages secondaires s'agrandit au fil des pages, néanmoins, aucun d'entre eux ne se démarque réellement pour le moment. Le principal risque sera d'éviter une lassitude inhérente à la longue pour ce genre de schéma narratif.

Le graphisme très simple est plutôt déroutant avec un rendu géométrique épuré qui manque de relief, il faut l'avouer. Pour compenser, le dynamisme du découpage et la variété des designs rendent la lecture plaisante.

Un début en demi-teinte pour Kakushigoto qui, s'il propose un scénario de base intéressant, devra montrer un peu plus d'inventivité et de finesse dans ses sketchs.

Moyenne des chroniqueurs
5.0