L'Île au trésor (Almeida/Bachelier) L'île au trésor

« Et une bouteille de rhum, yo hoho ! » Voilà une entrée bien loin d'être discrète pour ce marin que personne dans l'auberge ne connait. Ce disant capitaine, il passe ses journées à boire et à surveiller la mer, à l'affût de quoi, de qui ? Jim, le fils des tenanciers, ne tarde pas à le savoir car l'étrange individu le charge d'une mission : l'avertir dès qu'un homme à jambe de bois sera dans les parages. Des mois passèrent ainsi et puis, un jour, un certain Chien-noir entre dans l'établissement, sur ses deux pieds, mais méfiance, avec un grand couteau...

Référence en ce qui concerne le genre de la piraterie, cette œuvre de Robert Louis Stevenson s'est vue adaptée de nombreuses fois alors, quels atouts possède cette version, premier scénario d'Aurélien d'Almeida ? Autant le dire de suite, les amateurs du roman d'origine seront déçus car la volonté clairement affichée est de proposer une lecture accessible aux enfants, en allant à l'essentiel ( «abrégée» , dixit l'éditeur) et en mettant en avant le côté aventureux, plus que la richesse littéraire. Fluide, la trame principale s'avère respectée néanmoins, le rythme rapide enchaîne les péripéties sans développer les personnages, ni les ressorts de l'histoire. Où êtes-vous, Jim Hawkins l'intrépide, Long John Silver le machiavélique, Billy Bones l'effrayant ? L'amateur de profondeur restera donc sur sa faim.

Si la couverture se révèle peu engageante, les illustrations à l'intérieur possèdent beaucoup de charme. Benjamin Bachelier s'exprime à l'aide d'un trait gras et épais assez enlevé, qui restitue tout à fait l'ambiance charbonneuse du récit. Le dessinateur use de la matière en travaillant la trame à l'aide de hachures virevoltantes et en ne s'attardant pas sur la précision ni les détails. Le résultat dégage caractère et vivacité.

Dédiée aux plus jeunes, cette transposition épurée sur le fond reste attractive essentiellement pour son graphisme et la fluidité de l'intrigue, à défaut de d'être aussi riche que le récit original. Les adultes n'y verront pas là de nouveaux horizons.

Moyenne des chroniqueurs
5.0