VS Ligne de front

A llongé sur son lit d'hôpital, Satta Flynn enrage. Lui, le guerrier craint de toutes les compagnies a déjà perdu trois mois à se soigner après sa grave blessure à la jambe. Il est temps de retourner au combat, ses troupes l'attendent. Son public aussi...

Publié entre février et juillet 2018, VS est la première production « owned creator » d'Esad Ribic (Thor : Dieu du tonnerre, Secret Wars). Habitué des licences Marvel, il s'est associé au duo de Drifter et Viking Un long feu de glace, Ivan Brandon (scénario) et Nic Klein (couleurs), pour raconter les cinq épisodes de cette mini-série de science-fiction.

Dès l'introduction, l'ambition des auteurs est affichée : proposer une histoire qui deviendra un classique et sera (re)lue dans dix ans. Rien que ça ! En plaçant la barre si haut, il est évident que l'attente est au niveau et malheureusement, la déception pointe quelque peu. Si graphiquement, la prestation du dessinateur est aboutie avec belles pleines pages et des compositions osées, le reste laisse dubitatif. Dans un futur éloigné, les armées ont laissé la guerre à des combattants surentraînés équipés d'armures hi-tech qu'ils doivent à leur mécène. Une société totalement sous la coupe des annonceurs qui deviennent les véritables décideurs sert donc de cadre. Malgré ce postulat de départ intéressant et l'idée de ces jeux du cirque sponsorisés, le propos reste hermétique. Ivan Brandon avait déjà prouvé qu'il n'est pas du genre à prendre ses fans par la main, ici il pousse le concept encore un peu plus loin.

Dans les pas de Satta Flynn, guerrier chouchou des masses et star interplanétaire de ces guerres en direct, les lecteurs vont devoir s'accrocher pour recoller les wagons d'une narration hachée. Usant d'ellipses à chaque occasion, le scénariste ne s'embarrasse pas à construire attachants ses personnages. Peu développés, leurs desseins comme leurs existences laissent de marbre. Pourtant l'univers dépeint est attrayant et l'insertion de cases et de pages en forme de publicité bien vue. Avec une trame peu claire qui rend une immersion ardue, il est difficile de ressortir totalement convaincu de cette expérience au départ prometteuse.

Ce VS laisse sur sa faim. Étant donné le soin apporté à la forme et aux ambiances, dommage que les auteurs n'aient pas pris plus de place pour développer leur projet.

Moyenne des chroniqueurs
4.0