Confessions d'un puceau

L ’enfance qui s’enfuit, l’adolescence vous tombe dessus, c'est le début des tourments. Finies l’insouciance et l’innocence, bonjour les turpitudes, les doutes et la gêne, Dav Guedin repasse sur le divan avec cette édition augmentée de ses Confessions d’un puceau. Cent-trente-cinq pages sans concession où il se met littéralement à nu. Ses parents ne voulaient certainement pas ça pour lui, les lecteurs regrettent déjà.

La puberté, les prémices de la sexualité et l’insondable mystère entourant les filles ne sont pas des sujets nouveaux, loin de là. En BD, certains artistes comme Fabrice Tarrin ou Riad Sattouf ont choisi la chronique douce-amère, Tronchet ou Zep ont préféré l’humour et la tendresse. Guedin est plus radical et il a opté pour le réalisme pur et dur avec des poils autour et des fluides corporels un peu partout. Peu importe la manière, tous sont au moins d’accord sur un point : entre râteau et déconvenue, ça n’a pas été une partie de plaisir, du moins au début.

Souvenirs réels et fantasmés, épisodes honteux ou assumés, l’auteur fait avant tout preuve de la plus grande honnêteté. Il se livre en entier sans tabou ou auto-censure. Résultat, le ton peut déranger, voire choquer en ces temps où le politiquement correct tend à adoucir artificiellement les discours. Il faut juste appeler un chat un chat, face aux attaques d’hormones, même la rectitude la plus prude est souvent inutile. Autant se faire une raison, l’entrée dans l’âge adulte biologique est inévitable et malheureusement aucun manuel universel ou recette magique ne sont disponibles pour passer le cap.

Œuvre cruellement drôle, marquée par son époque (les années 80), Les confessions d’un puceau devrait parler aux quadragénaires (émotions garanties en se remémorant le baiser donné à S lors de la boum de chez D). Pour les plus jeunes, oui, avant internet, les pin-up étaient en papier et les pages collaient rapidement.

Moyenne des chroniqueurs
7.0