Les rescapés d'Eden 1. Au commencement...

I l y a 300 000 ans, une civilisation a confié sa destinée à un ordinateur, lequel impose des règles parfois strictes à la collectivité qu’il gouverne. Au fil des siècles, l’engin puise toujours profondément son énergie, tellement que les noyausceptiques craignent le pire s’il atteint le centre de la planète. Mais pour la plupart des gens, la vie suit son cours. C’est le cas de Yab, un adolescent amoureux fou de Soléa. Cette dernière n’a cependant d’yeux que pour les costauds bien baraqués. Pendant ce temps, les séismes annonciateurs de la catastrophe se font de plus en plus fréquents. En explorant une faille révélée par un de ces tremblements de terre, les deux galopins découvrent un monde habité par des mammouths et un peuple préhistorique.

Le récit de Bernard Swysen se montre efficace. Les protagonistes, bien qu’ils demeurent archétypaux, ont des personnalités affirmées ; il est du reste cocasse de voir que la plus dégourdie des deux héros est la jeune fille. L’histoire, qui alterne entre Préhistoire et futur, pour mieux parler du présent, fait mouche. Le scénariste embrasse tout de même très large : écologie, mythologie (les clins d’œil à Adam et Ève sont manifestes) et bluette. Le lecteur pense tantôt aux Nombrils, tantôt à Frnck, tantôt à certains épisodes de Valérian. Au final, la ligne directrice s’avère floue et le bédéphile a du mal à comprendre où s’en va cette aventure.

Le coup de crayon de Siteb est pour sa part plaisant ; ses acteurs sont expressifs et amusants. Tout est d’ailleurs exagéré dans ses dessins, les expressions faciales, les réactions des personnages, sans oublier les onomatopées tonitruantes qui accentuent le côté grand-guignolesque du projet. Les décors sont également réussis, tant les forêts luxuriantes du passé que la ville de l’avenir aux accents art déco.

Les auteurs mélangent un peu tout. Le résultat tient la route, mais il manque de vitamines. Ce tome constitue toutefois le premier d’une série qui, si on en croit la conclusion, est appelée à prendre un important virage.

Moyenne des chroniqueurs
6.0