Curse Words 1. Le diable de tous les diables

W izord est magicien, un vrai, venu d’un autre monde pour détruire la Terre. Ou la défendre, on ne sait pas bien. Ce qui est sûr, c’est qu’il est égocentrique, manipulateur et menteur. Accompagné de son koala qui parle, il semble bien décidé à vivre parmi les humains et, qui sait, peut-être même les sauver d’une destruction certaine.

Bourré de plaisanteries et d’ironie, Curse Words est un comics très intelligemment construit. Avec des informations minimales, Charles Soule (Letter 44) construit simultanément un univers bien à lui et un personnage principal survolté plus profond qu’il n’y parait. Sous le rythme endiablé et l’humour noir, le scénariste ajoute de l’épaisseur à une trame qui aurait facilement pu rester unidimensionnelle. Tout en restant fluide et bien équilibré, le scénario jongle entre les combats délirants, les pointes d’ironie et suffisamment de matière pour laisser espérer d’autres volumes de la même qualité

Pour couronner le tout, le dessin de Ryan Browne est excellent, posant sur le papier un antihéros au look unique et des scènes explosives. Mais ce qui ressort surtout c’est la couleur. Signé Michel Garland et Ryan Browne, le festival chromatique de chaque page est jouissif et contribue à rendre l'expression "haut en couleurs" totalement adaptée à Curse Words. Cerise sur le gâteau, le découpage varié ajoute encore du piment au récit

En résumé, sans réinventer le genre, ce premier tome est un régal. Pourvu que la suite, le scénario en particulier, ait la consistance de ces prémices.

Moyenne des chroniqueurs
7.0