Le bateau de Thésée 1. Volume 1

D epuis sa naissance, Shin porte le poids du crime imputé à son père, un policier qu’il n’a jamais connu : l’empoisonnement d’une trentaine de personnes dans l’école primaire d’Oto Usu. Quand son épouse décède en donnant la vie à leur fille, le jeune homme décide que la petite ne connaîtra pas sa propre souffrance. Il part donc pour le village de la tragédie. Mais, sur place, un épais brouillard se lève et lorsque le trentenaire en émerge, il se retrouve en janvier 1989, l’année fatidique. La série d’incidents qui ont entouré le drame se met en branle. Connaissant la tournure que prendront les choses, Shin pourra-t-intervenir pour modifier le passé et parviendra-t-il à établir la vérité sur Sano Bungo ?

Influer sur les événements dont le déroulement est connu afin d’en changer l’issue, tel est le postulat du récit élaboré par Toshiya Higashimoto dans Le bateau de Thésée. Bien que l’idée n’innove guère, le thème ayant déjà été vu, le traitement se révèle suffisamment efficace pour que le lecteur ne soit pas blasé. La filiation du héros avec le présumé coupable et une première action de sa part entraînant une dette de Bungo à son égard confèrent une certaine intensité au propos et impactent directement la relation qui se noue entre les deux hommes. De là, doutes et suspicions prennent une dimension personnelle et dramatique importante qui s’intensifie au fil des pages. La construction narrative s’avère plutôt bien faite, les éléments s’imbriquant habilement les uns dans les autres, et le suspense est maintenu jusqu’au bout avec, en sus, une ouverture sur une nouvelle piste prometteuse. L'histoire est portée par un dessin au trait assez fin et expressif qui transmet efficacement les émotions grâce à de gros plans sur les visages. Enfin, le découpage précis et correctement aéré, la diversité des cadrages, ainsi que la mise en scène rendent la lecture plaisante et agréable.

Ce premier volume du Bateau de Thésée constitue une bonne entrée en matière et donne envie de poursuivre l'enquête.

Moyenne des chroniqueurs
6.7