Les chevaliers d'Héliopolis 3. Rubedo, l'œuvre au rouge

C omment oublier les lèvres enivrantes et ensorceleuses de l'énigmatique XVII ? Ce baiser tellement obsédant qu'il tourmente jusqu'à son sommeil ? Napoléon décide de passer sa fougue et sa frustration dans ce qu'il sait faire de mieux, la guerre. Sa cible : la Russie. Mais Aziamar n'a pas failli dans sa mission, contrairement à ce que pensent ses maîtres. S'il a laissé la vie sauve à l'Empereur, c'est pour mieux l’emprisonner.

L'intrigue de ce troisième tome poursuit l'initiation d'Aziamar dans son duel avec Bonaparte l’orgueilleux, le fougueux. Après la conquête de l'Égypte, c'est l'épisode de l'incendie de Moscou qui est mis en scène. Alessandro Jodorowski se révèle toujours aussi fantasque, mais solide dans son raisonnement. Il oppose ainsi deux duettistes dotés d'un fort caractère pour mieux exposer leurs failles. En comparaison du précédent épisode, la présence des personnages principaux est mieux proportionnée, sans pour autant délaisser l'influence primordiale des rôles secondaires. Cependant, pas d'illusion, les lecteurs n'ayant pas adhéré au début de la série ne le feront pas maintenant.

Le talent de Jérémy soutient et tempère à la fois le coté exubérant du scénario de manière parfaite. Les ambiances mystiques, comme réalistes, s'épaississent tout au long des planches lumineuses et détaillées.

Mieux équilibré et toujours aussi bien illustré, Rubedo, l'œuvre au rouge concrétise le plaisir et l'habilité d'un duo d'auteurs confirmés.

Lire la chronique du tome 1.
Lire la chronique du tome 2.

Moyenne des chroniqueurs
7.0