Alix origines 1. L'enfance d'un gaulois

E n 61 avant notre ère, des tensions apparaissent entre les différents peuples gaulois. Au cœur de celles-ci, les Éduens. Leur chef, Astorix, est préoccupé par l’arrivée des Helvètes, chassés de leurs terres par Rome, faisant route vers l’Ouest et menaçant de ravager les exploitations agricoles. Il projette de solliciter à la protection de l’empire, dont la puissance militaire n’est plus à démontrer. Mais son plan rencontre une farouche opposition chez ceux qui pensent que la contrepartie, qui sera inévitablement réclamée par les protecteurs, sera coûteuse et débouchera sur une perte d’autonomie. Les intrigues vont bon train.

Astorix a deux enfants, une fille Alexia et un fils Alix. Celui-ci, garçon au tempérament fougueux, à l’intelligence vive et à la curiosité illimitée, fait son apprentissage chez son oncle Omnios, comme l’exige la tradition. Maniement des armes et latin sont au programme. Le garçonnet est destiné à suivre les traces de son père dans la direction de l’assemblée représentative et les missions diplomatiques liées à ses fonctions. Mêlé malgré lui au complot qui menace sa famille, Alix va pouvoir mettre en œuvre ses talents précoces à démasquer les félons et à les mettre hors d’état de nuire.

Après les trente-sept épisodes de la série initiale, créée par Jacques Martin en 1948, et les huit d’Alix Senator, initié en 2012, mettant en scène un plénipotentiaire quinquagénaire, sénateur de Rome, voici l’enfance du héros. Alix Origines investit la vie du jeune gaulois à ses dix ans, plongé précocement dans les tourments qui deviendront la Guerre des Gaules. La famille est ainsi éludée au profit de l’action et de la mise en valeur du caractère exceptionnel du futur aventurier.

Première partie d’un diptyque, L’Enfance d’un Gaulois présente une intrigue convenue, déjà abordée dans la série-mère, sans grande originalité. Quelques naïvetés dans les dialogues et une amnésie incongrue du personnage desservent la lecture. L’histoire est, de plus, suffisamment complexe pour décourager les plus jeunes lecteurs. Ceux-ci pourront toutefois être séduits par un dessin moderne, réalisé avec des techniques actuelles. L’œil est cependant heurté par des superpositions grossières du premier plan sur l’arrière-plan, l’outil informatique n’offrant pas toujours des résultats du meilleur effet.

Explorer la prime jeunesse d’Alix est une idée intéressante, mais l’album ne convainc pas et peinera peut-être à trouver son public. Il apparaît comme une volonté de vulgarisation de l’œuvre de Jacques Martin, non comme un approfondissement de celle-ci. Ce qui est, à ce jour, réussi pour le personnage vieillissant, ne fonctionne pas pour le diplomate en herbe.

Moyenne des chroniqueurs
4.0