Les enfants de la Résistance 5. Le pays divisé

« Nous étions en septembre 1942, et ce la faisait maintenant 27 longs mois que l’Allemagne nazie avait envahi notre pays. »

Suivant fidèlement la chronologie du conflit, Benoît Ers et Vincent Dugomier font avancer leur récit d’une manière impeccable. Toujours masqués de peur que leur jeune âge soit découvert, François, Eusèbe et Lisa participent désormais activement à la Résistance. Vitale pour la collecte des renseignements et à la planification des opérations, la communication est au centre de Pays Divisé. Déjà dépositaire d’un poste radio clandestin, Lynx – c’est leur nom de code – accueille « Saute-ruisseau » un opérateur envoyé par Londres. Danger permanent – dépositaire des codes secrets, l’homme porte à son cou une capsule de cyanure à utiliser en cas de capture -, trucs et astuces pour ne pas se faire repérer et stress continuel alors que la Gestapo rôde, l’album rassemble tous les éléments qui ont construit le succès de la série, nombreux apartés explicatifs y compris. De ce fait peut-être plus documentaire que les tomes précédents, la vie quotidienne des héros passe en second plan, même si le rapprochement entre Eusèbe et Lisa annonce de potentiels troubles futurs.

De son côté, Ers illustre ces aventures avec assurance et une même précision pour ce qui est de la reconstitution visuelle (véhicules, uniformes, etc.). De plus, il fait fi du découpage très serré par une mise en scène au cordeau. Grâce à des angles de vue audacieux et impeccablement exécutés, le dessinateur met le lecteur au cœur de l’action. Bravo l’artiste.

Documenté, nuancé et parfaitement raconté, Les enfants de la Résistance est un superbe exemple de vulgarisation historique. Sans rien cacher d’une réalité souvent insoutenable, les auteurs parviennent à proposer un véritable thriller riche en moments forts et en suspens.

Moyenne des chroniqueurs
7.0