L'homme à la fourrure L'Homme à la fourrure

« Comparaison n’est pas raison ! » dit l’adage, mais lorsque qu’il est question d’un homme à la fourrure, il est difficile de ne pas faire le parallèle avec une Vénus qui l’était, elle aussi !

Malencontreusement immortalisé par un psychiatre en mal de néologisme, Léopold von Sacher-Masoch a survécu pour le commun des mortels non pas grâce ses écrits, mais par ses prises de position… face au beau sexe !

Comme beaucoup de biographies dessinées, L’homme à la fourrure permet, en allant au-delà des lieux communs, d’en connaître un peu plus sur le destin de von Sacher-Masoch sans pour autant s’infuser plus de cinq cents pages soporifiques écrites en arial 8. S’attachant plus à l’individu en tant qu’écrivain et père de famille qu’à sa sexualité, Catherine Sauvat confirme son habileté a écrire sur la vie des autres (Stefan Zweig, Alma Mahler...) même si elle réalise là son premier scénario. Elle aussi spécialiste des biographies, Anne Simon dessine au fil d’un gaufrier en 6x6 aux cases monochromes la vie du créateur de la Vénus à la fourrure. Simple voire naïf, le trait s’avère cependant purement descriptif et seule la composition graphique explore l’émotion.

Ne dispensant pas les mêmes douceurs sulfureuses que l’œuvre de Guido Crepax et jouant d’un registre esthétique sans commune comparaison, l’album de Catherine Sauvat et Anne Simon a le mérite de réhabiliter un auteur injustement réduit à ses fantasmes.

Moyenne des chroniqueurs
5.5